… libre-échange ou écologie, il faut choisir
La France devant enfin interdire les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, la culture de betteraves recule, entraînant la fermeture de sucreries. À la place, nous allons acheter du sucre brésilien plein de néonicotinoïdes évidemment, mais aussi de trucs bien pires.
« La direction de Tereos a présenté aujourd’hui aux représentants du personnel […] un projet de réorganisation de son activité industrielle […]. Ce projet consisterait au redimensionnement de l’empreinte industrielle du site d’Escaudoeuvres (Nord) avec un projet d’arrêt de l’activité sucrière […] ; et un projet d’arrêt de l’atelier de distillerie de Morains (Marne). »
Voici le laconique communiqué de presse publié mercredi dernier par Tereos, quatrième groupe sucrier mondial, propriétaire de marques comme Béghin Say ou La Perruche. 150 emplois vont être supprimés et, dans le cas d’Escaudœuvres, c’est une usine en fonctionnement depuis un siècle et demi qui va être arrêtée.
La cause est simple : pas assez de betteraves, dont est extrait le sucre, sont produites localement. Pour bien fonctionner, une sucrerie a besoin d’être « saturée », c’est-à-dire d’avoir un niveau d’activité suffisamment élevé. Or comme Tereos possède plusieurs usines, situées dans un rayon proche, l’impératif de rentabilité, aggravé par la nécessité de « moderniser et décarboner » ces usines, a rendu l’issue inévitable.
Produire des betteraves en France, en 2023 : mission impossible ?
Depuis quelques années, la production de betteraves en France ne cesse de chuter, passant de 20 millions de tonnes en 2017 à 15 aujourd’hui. En cause, d’abord, la multiplication des aléas climatiques, sécheresses, inondations, etc. Mais aussi la réglementation.
L’Union européenne a en effet décidé de s’en prendre à un terrible pesticide, les « néonicotinoïdes ». Ces saloperies tuent les abeilles par milliards, mettant ainsi en péril la pollinisation des fleurs, et donc la production de fruits et légumes. Les interdire est donc nécessaire. Le gouvernement français, toujours à l’écoute des agripollueurs, qu’il soit de gauche ou de droite, a fait tout ce qu’il pouvait pour retarder l’échéance.
Mais, en janvier dernier, la Cour de Justice de l’Union européenne a annulé le honteux délai de trois ans obtenu en 2020 par le gouvernement pour se passer définitivement des néonicotinoïdes.
Le problème, c’est que les néonicotinoïdes sont très efficaces contre le jaunissement de la betterave, transmise par un puceron vert, qui les rend impropres à la consommation.Or l’année 2020 a été terrible pour les betteraviers, qui ont vu leur production chuter de 30 %.
[…]
Conclusion : si l’on continue à adopter des législations nécessaires à la protection de la vie sur Terre, tout en important des produits venus de pays qui ne respectent pas nos règles, les usines continueront à fermer, alimentant le déficit commercial, le chômage, la pauvreté, le déficit budgétaire, la dette publique, sans oublier la pollution et les maladies qu’elle entraîne, d’où déficit de la Sécu, bon on s’arrête là ?
Jacques Littauer Charlie hebdo Web. Source (extraits)
Je ne comprend pas que l’UE ne mette pas en place un système de compensation, comme ça se faisait avec l’onic pour les céréales l’oniol pour les oléagineux. Tout ce qui permettait de réguler les prix agricole à été détruit au nom de l’UE, alors que l’UE aurait dû étendre ces systèmes
Relire les lois régissant l’UE… aucune aide, subvention, ne doit parvenir au commerce. Seule la libre concurrence doit jouer.
Comme l’ensemble des Français, j’ai voté « non » au référendum, mais les gouvernements successifs ce sont fichus de nos votes négatifs.
Maintenant toujours pour ou contre l’UE ????
Vaste question !
Michel
https://reporterre.net/Pourquoi-les-betteraves-bio-sont-rares-en-France
Merci Anne-Marie pour ce lien.
Amitiés
Michel