En vérité, cessons…

… de demander à l’école de réparer ce que la société déglingue

En septembre 2022 devait paraître et appliquer un « passeport numérique » interdisant l’accès à toute forme de pornographie visuelle. Où en est-on ? MC


L’article date du 07 fev. 2023, mais garde son acuité.

À l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas grand-chose du « passeport numérique » que la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) et l’Arcom (Autorité de régulation de la communication) s’apprêtent à rendre public afin de limiter l’accès des mineurs à la pornographie. Sinon que, pour accéder aux contenus en ligne, ce dispositif nécessitera de prouver sa majorité – tout en garantissant l’anonymat – auprès de « services tiers », et devrait entrer en vigueur dès septembre 2022.

Ce projet suscitant des réactions aussi diverses qu’épidermiques (en gros, protection des mineurs contre liberté des adultes à consommer du porno incognito), posons la problématique comme suit :

  • soit nous considérons que l’exposition des enfants et préados à la pornographie n’est pas si grave,
  • que les nombreux psychologues et associations qui tirent la sonnette d’alarme exagèrent,
  • qu’un enfant ne comprend pas ce qu’il voit ou est capable de faire la part des choses, et, dans ce cas, cessons d’exiger des enseignants qu’ils abordent toujours plus ce sujet dans leurs cours d’éducation à la sexualité (il leur faut déjà lutter contre l’homophobie, la transphobie, les stéréotypes de genre, promouvoir la laïcité tout en se reconcentrant sur les fondamentaux, puisque nos enfants font plus de fautes d’orthographe que leurs parents au même âge, etc.).
  • Soit nous considérons que la situation est grave et, dans ce cas, appliquons la loi, laquelle stipule que les sites porno doivent empêcher les mineurs d’avoir accès à leurs contenus autrement qu’avec un bandeau « j’ai plus de 18 ans ».
  • Dans ce cas, sachons évidemment que ce ne sera pas une mince affaire.

Aucun pays démocratique au monde ne l’a fait. Les sites internet qui ont pignon sur rue ont les ressources financières et juridiques pour tenter de bloquer cette entreprise le plus longtemps possible. 

Mais, quoi qu’il en soit, cessons de demander à l’école de réparer ce que la société déglingue.


D’après un article signé de Marc Belpois. Télérama. Source (Extraits)


2 réflexions sur “En vérité, cessons…

  1. Bernard Tritz 08/03/2023 / 8h17

    Cesson- Sévigné une belle bourgade absorbée par l’ogresse Rennes dont elle a rasé les bois… … J’ai des amis à Cesson.

    Sinon sur le sujet, … … même sur deux signalements, ils n’ont rien trouvé sur son ordi, et ils l’ont libéré, il a été prouvé qu’à l’heure dite, il échangeait un SMS.

    Tant que la Justice, aux yeux de tous, obéira à des politiques… Tout n’est qu’illusions.

  2. bernarddominik 08/03/2023 / 10h30

    Notre monde ne semble plus avoir de limites: internet à ouvert une boîte de pandore dont nous sommes incapables de mesurer les effets et en limiter la nuisance.

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