Vaccination « proposée »…

… au collège !

Dès la rentrée prochaine, les collégiens de 5ᵉ se verront proposer, dans leur établissement scolaire, la vaccination contre les infections à Papillomavirus humain (HPV), a annoncé Emmanuel Macron lors d’un déplacement mardi dans un collège de Jarnac (Charente). Les filles comme les garçons seront concernés.

Par ailleurs, la vaccination a été étendue à d’autres professionnels de santé, comme les pharmaciens et les infirmières, sans prescription médicale.

« C’est une très bonne nouvelle », se réjouit Laure Roulle, présidente de l’Association No Taboo. Au sein du collectif d’associations Demain sans HPV, elle milite pour une stratégie de vaccination au collège, sur le principe du consentement présumé. Elle se félicite que l’Élysée cible à la fois les filles et les garçons, pour « dé-genrer » le débat.

« Les virus HPV touchent les deux sexes, mais la vaccination a longtemps été limitée aux filles, pour prévenir le cancer du col de l’utérus. Or les virus HPV peuvent causer d’autres pathologies, comme des cancers ORL, des cancers de l’anus ou provoquer des verrues génitales, source de maladies chroniques », explique Laure Roulle.

La vaccination contre les HPV est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à deux doses. Par ailleurs, dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à trois doses.

Le retard français, l’exemple australien

La France est très en retard sur les couvertures vaccinales contre cette infection sexuellement transmissible par rapport à ses voisins européens. Aujourd’hui, le taux de couverture vaccinale pour les filles est de 37 % et de 9 % pour les garçons, pointe l’Élysée. Loin de nos voisins européens, notamment le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni où la couverture dépasse les 75 0/0, selon l’Académie de médecine.

L’exemple mis en avant par l’Élysée est celui de l’Australie, qui a presque éradiqué le cancer du col de l’utérus : « Grâce à la vaccination, le taux de personnes infectées par les HPV à l’origine des cancers du col de l’utérus est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Les prévisions montrent une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 15 ans ».

En France, on en est loin. Le retard français dans la prévention a plusieurs causes. La première : pendant longtemps, la stratégie de vaccination était centrée sur les jeunes filles – pour prévenir le cancer du col de l’utérus – alors que ces virus infectent autant les hommes que les femmes. Et ils se transmettent lors de rapports sexuels.

C’est l’autre frein à la vaccination en France. Elle doit se faire tôt pour être très efficace – avant les premiers rapports sexuels -, ce qui suscite de nombreuses interrogations dans les familles. L’Académie de médecine pointait, en juin dernier que « différentes enquêtes montrent que 40 % des médecins ne recommandent pas systématiquement cette vaccination, évoquant un acte « mal perçu » par les parents. »

« Il y a urgence à briser le tabou autour de ces maladies », insiste Laure Roulle. Son collectif d’associations de patients plaide pour le déploiement de campagnes d’information pluriannuelles sur les maladies induites par le HPV.


Élodie BECU. Le Dauphiné Libéré. 01/03/2023


2 réflexions sur “Vaccination « proposée »…

  1. bernarddominik 02/03/2023 / 18:53

    C’est au médecin de décider qui doit être vacciné, pas à l’éducation nationale. C’est très inquiétant que l’école devienne un relais de l’idéologie gouvernementale.

    • Libres jugements 02/03/2023 / 21:43

      Bien d’accord avec toi Bernard, par ailleurs, je pense que les parents seuls, peuvent donner leur accord ou non pour ce nouveau vaccin dont par ailleurs, on ignore encore réellement les réactions à long terme.
      Amitiés
      Michel

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