Selon…

… les Syndicats, selon la police, mais qui affabule ? Éternelle question.

Les décomptes du cabinet Occurrence, réalisés pour de nombreux médias, étaient censés régler les sempiternelles querelles de chiffres entre organisations syndicales et préfectures de police lors des manifestations. Raté, au moins pour les derniers défilés contre la réforme des retraites.

Occurrence a réussi l’exploit de ne dénombrer que 55000 manifestants à Paris le 31 janvier…

Moins que les 87 000 de la Préfecture et, évidemment, beaucoup moins que les 500000 de la CGT. De quoi faire ricaner les mauvais esprits et enrager les syndicats.

« J’ai bien du mal à me représenter 55 000 personnes, mais, vivant sur le chemin de la manifestation d’aujourd’hui, je dois dire que ça pose la question de savoir combien de personnes avaient défilé avec de Gaulle au lendemain de la libération de Paris », a ironisé sur Twitter Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos.

Le problème n’est pas nouveau. Occurrence explique qu’il utilise pour ses comptages des « capteurs » à plusieurs mètres de hauteur, une ligne virtuelle et des « microcomptages humains ». S’il reconnaît l’existence d’une marge d’erreur de 30 % à 40 %, cela soulève des critiques sur la méthodologie, notamment la non-prise en compte des itinéraires de délestage pour les manifestants.

Surtout, Occurrence est souvent soupçonné de proximité avec Macron et son parti, Renaissance. Avec le sens de la mesure qui le caractérise, Mélenchon le qualifiait sur Twitter, le 21 janvier, de « manipulatrice agence macroniste ».

Réplique du cabinet « Revenons aux faits, aux chiffres. Un manifestant a filmé hier tout le cortège, comptons ensemble manuellement, image par image. »

Ce qui serait, en l’occurrence et pour une fois, incontestable.


Article non signé lu dans Le Canard enchaîné. 08/02/2023


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