… commence l’année 2023 en trombe
Avec l’annonce du taux à 3%, le placement préféré des Français a la cote.
Comme l’a indiqué la Caisse des dépôts mardi, les épargnants ont déposé sur leurs livrets A en janvier 9,27 milliards d’euros de plus que ce qu’ils en ont retiré. Il s’agit du plus haut montant déposé depuis 2009. Les encours cumulés du Livret A – 55 millions de Français en possèdent un -, et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) atteignaient au 31 janvier la somme de 520,9 milliards d’euros, du jamais-vu.
Associé traditionnellement aux cadeaux de Noël, aux étrennes, à des versements de primes et à un moment de moindre dépense contrastant avec le mois de décembre, le premier mois de l’année est généralement favorable à la collecte.
Une constante renforcée cette année par l’annonce, mi-janvier, du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, d’augmenter le taux de rémunération de ces deux livrets, passant dé 2 % à 3 % à compter du 1ᵉʳ février.
Une sortie de 16,3 milliards d’euros des dépôts à vue
Une bonne raison pour déplacer une partie des quelque 700 milliards d’euros qui dorment sur les comptes à vue en France, selon les derniers chiffres de la Banque de France publiés mardi et arrêtés à fin septembre. Les données encore partielles de la Banque centrale au quatrième trimestre font d’ailleurs déjà état d’une sortie de 16,3 milliards d’euros des dépôts à vue.
La concurrence peine à suivre : parmi les rendements annoncés depuis le début de l’année par les gestionnaires des fonds euros en assurance vie, aucun n’atteint la barre des 3 %. L’argent déposé sur les Livrets A et LDDS, plafonnés respectivement à 22 950 euros et 12 000 euros hors intérêts capitalisés, est garanti par l’État, exonéré d’impôts et de prélèvements sociaux.
Les Livrets A et les LDDS avaient déjà gonflé de 40 milliards d’euros d’encours l’an dernier, portés par des dépôts importants et les intérêts versés en fin d’année, informait la CD C le 23 janvier. Mais, la marge de remplissage est encore importante : les plus de 55 millions de « Livret A » dépassent en moyenne à peine le quart de leur capacité.
Note : Les placements sur livrets obéissent à un certain nombre de facteurs dont le premier est de garder un pécule en cas de prévisions de pépins notamment dû au chômage ou maladie. Il en reste pas moins vrai que de placer l’argent à 3 % alors que l’inflation est aux alentours de 7 %, équivaut à perdre 4 % de pouvoirs d’achats sur la mise « de base », chaque année. L’annonce faite avec grand tapage dans les médias depuis plusieurs semaines est d’autant plus fallacieuse que le passage de 2 à 3% n’est effectif que depuis le 1ᵉʳ février 2023. MC