La peine des travailleurs

Nous avons travaillé sous l’ombre des usines,
La force de nos corps coula dans nos sueurs,
Nos rêves ont gémi dans le chant des machines,
Nos dos se sont courbés sous le faix des labeurs ;

Nous avons aiguisé des faux, tordu des barres,
Et fait jaillir la forme à grands coups de marteaux.
De grondes roues de fer ont mangé nos cerveaux,
Et notre cœur a trépassé devant les flammes;

Nous avons, entre les murs blancs de l’atelier,
Fait frissonner le bois en copeaux de lumière,
Cloué des lits pour le sommeil des nouveaux-nés
Et le repos des os mortels dans la poussière ;

Nous sommes descendus sous la terre profonde
Chercher le minerai mystérieux et pur.
Et nous avons bâti des ponts, des tours, des murs,
Des temples, des vaisseaux et des arcs de triomphe ;

Et nous avons aussi promené notre effort
Sur les sombres sillons, parmi les champs immenses,
Nous avons labouré devant les granges d’or ;
Rêvé, les nuits d’hiver, aux lenteurs des semences,

Scruté, les matins gris, ou fond des cieux voilés,
Le voyage inconnu que font les pluies nouvelles ;
Nous avons fait monter de la terre éternelle
Le blé divin, le pain dont vit l’humanité…


Maurice MAGRE (La grande Plainte) Paumelle. Ed.


3 réflexions sur “La peine des travailleurs

  1. Pat 19/02/2023 / 17h38

    Un grand merci à ces ancêtres. Puissions nous nous montrer dignes de l’héritage pour que les générations à venir soient aussi fières de nous.

  2. Anonyme 07/04/2023 / 17h56

    C’est plein de fautes .

    • Libres jugements 07/04/2023 / 22h08

      L’auteur décédé en 1941 aura bien des peines pour effectuer des corrections. Le texte est un copier-coller d’original.

Les commentaires sont fermés.