Vaccins, traitements…

… la France va-t-elle rater le train de l’ARN messager ?

Le constat est sans appel : la France « ne peut pas rester en retard, comme elle l’est actuellement, dans le domaine de la recherche et du développement des vaccins à ARN messager », estime le Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, ex-conseil scientifique) dans un avis rendu au gouvernement ce lundi.

Investir massivement

La France doit sans tarder, devenir « un acteur significatif » du secteur, martèle le Covars.

Comment ? En investissant « dans la recherche », en « favorisant l’essor de compagnies de biotechnologies » et en développant de « grosses unités de production », détaille la présidente du Covars, Brigitte Autran. Le Covars recommande aussi le développement d’un tissu de laboratoires de recherche et le maintien des systèmes de production de, ce type de vaccins. Les essais cliniques devront être facilités.

L’avis du Covars sur « le futur des vaccins à ARNm dans l’anticipation et la gestion des crises sanitaires » a surtout mis en exergue le retard français dans le domaine.

La technologie de l’ARN messager découle pourtant directement d’une découverte française, qui lui a échappé depuis longtemps. Mais qui avait tout de même valu en 1965 le prix Nobel de médecine aux chercheurs François Jacob, André Lwoff, et Jacques Monod.

Face au Covid-19, la France a loupé le coche : le succès de la vaccination est largement imputable à l’Allemand BioNTech, associé pour l’occasion au géant américain Pfizer, ainsi qu’à un autre industriel américain, Moderna.

Ce dernier travaillait d’ailleurs sur l’ARN messager, bien avant la crise sanitaire.

Des vaccins particulièrement adaptés à l’urgence

À l’automne, les ministres français de la Recherche et la Santé ont demandé au Covars d’étudier l’intérêt d’une stratégie de rupture dans le domaine de l’ARN messager. Et notamment sur « les vaccins ARN dirigés contre des antigènes divers infectieux ou non, et à terme de disposer de plateformes technologiques dédiées de vaccins  prêts à être développés rapidement à l’échelle industrielle dès le début d’une crise sanitaire en rapport avec un agent transmissible ».

Dans sa réponse, le Covars pointe l’efficacité élevée contre les formes graves dans le con texte du Covid-19, la « bonne tolérance » de ces produit; mais surtout leurs « grandes capacités d’adaptation » et la rapidité potentielle de leur production pour lutter contre les pandémies. Rappelant que cela n’a été possible qu’en raison des « investissements antérieurs massifs et historiques de soutien à la recherche par certains pays », a insisté Mme Autran. Côté inconvénients, le Covars liste la baisse rapide des taux d’anticorps procurés et les con ditions sensibles de transport et de conservation, avec les coûts élevés de fabrication. Dès écueils susceptibles d’être dépassés, à condition d’avancer dans la recherche.


Joël Carassio. Le Dauphiné Libéré. 15/02/2023


Une réflexion sur “Vaccins, traitements…

  1. bernarddominik 17/02/2023 / 12:20

    Notre industrie pharmaceutique a choisi la facilité et utilise les aides de l’état pour augmenter ses dividendes pas faire de la recherche. Les aides de l’état sont mal ciblées, c’est la formation des énarques qu’il faut revoir. Ils dirigent la France comme au temps de Colbert.

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