Histoire, sans doute, d’oublier un peu les grèves, les défilés et les insultes qui fusent à l’Assemblée, Emmanuel Macron se projette déjà dans l’après-réforme des retraites, vers une réforme des institutions.
Il s’attaque, discrètement, à l’autre chantier qu’il avait ouvert sans le refermer lors de son premier quinquennat : la réforme des institutions. Et c’est du lourd, si tout ce qu’il a en tête se concrétise.
Pour bien préparer son affaire, il a commencé par recevoir ses deux prédécesseurs, François Hollande, le 3 février, et Nicolas Sarkozy, le 7, puis le président du Sénat, Gérard Larcher, le lundi 13 au soir ; la présidente de l’Assemblée nationale, Yaèl Braun-Pivet, devrait suivre.
Son plus grand inspirateur s’appelle Nicolas Sarkozy. Macron songe à mettre en place le conseiller territorial (à la fois conseiller départemental et conseiller régional), que Sarko avait imaginé mais qui était resté mort-né. Il reviendrait bien aussi sur la carte des régions mise en place par son prédécesseur socialiste. « Il y a une forte demande des Alsaciens pour retrouver leur région, confie un ministre chargé du dossier. Et Rhône-Alpes n’a rien à faire avec l’Auvergne. » Ce qui permettrait au passage de faire éclater le fief de Laurent Wauquiez. Dans le viseur également : la Nouvelle (et très grande) Aquitaine, voire l’Occitanie. L’idée, sans revenir aux 22 régions qui existaient en métropole jusqu’en 2015, serait de faire passer leur nombre de 13 à 18.
Autre réforme envisagée : un retour au cumul des mandats, au moins pour les maires des petites villes, histoire de ménager la Haute Assemblée, dont le vote est indispensable pour faire adopter la réforme par le Congrès.
« C’est au minimum un ticket d’entrée (pour la discussion avec Larcher) », analyse le même ministre. Autant dire que Hollande a dit à Macron tout le mal qu’il pensait de ces réformes, qui aboliraient les siennes. Le conseiller territorial ? « Compte tenu du poids du RN, cela donnerait des assemblées régionales ingouvernables. »
Hollande s’est montré tout aussi hostile aux idées de réformes qu’a son successeur sur le plan national. Ainsi de l’instauration de la proportionnelle pour élire les députés, à laquelle l’ancien premier secrétaire du PS fut pourtant très longtemps favorable. Ou encore de la réduction du nombre de parlementaires… déjà envisagée par Macron pendant son premier quinquennat.
Mais la grande idée de Macron, déjà exposée lors d’un entretien au « Point » (12/4) pendant sa campagne de 2022, est de chambouler la durée des mandats présidentiel et législatif. Avec un passage au sextennat, voire un retour au septennat, et des élections intermédiaires pour les députés, tous les trois ans. Autant de pistes qui devraient être débattues au sein d’une commission transpartisane qui pourrait voir le jour d’ici à l’été prochain.
Avec la participation des députés Insoumis pour assurer l’ambiance ?
Article non signé lu dans le Canard enchaîné. 15/02/2023
Note : ne pouvant être réélu (après deux mandats de cinq ans toutefois !) selon la Ve constitution, il se fiche pas mal maintenant de la suite et Macron dans ce domaine est capable de toutes les magouilles afin de savonner la prochaine arrivée d’une ou d’un successeur-e président-e de la république. MC
La réforme Hollande créant de très grandes agglomérations, comme Marseille-Aix, est une catastrophe en terme de résultats: explosion des impôts et taxes, catastrophe des services publics comme ordures ménagères et transports (Aubagne Marseille +70% avec moins de bus ramassage ordures aléatoire et tri non ramassé tant que ça ne déborde pas). Mais est ce une réforme pour améliorer ou pour placer des copains?
Pour le moment ce n’est qu’un des projets parmi tant d’autres, attendons d’en connaitre le contenu réel, si toutefois il voit le jour.
Donc, il est inutile pour l’instant d’échafauder des théories plus ou moins fumeuses.
Un pas en avant, un pas en arrière…A droite, à gauche…On tourne en rond, la note s’élève, c’est la valse des étiquettes… au pays des cigales…Qui paiera la note ?