Une nouvelle attaque à Jérusalem-Est, provoquant la mort de trois Israéliens, s’inscrit dans un contexte de plus en plus inflammable.
D’un côté, un pouvoir très à droite qui affirme renforcer la sécurité, de l’autre, une révolte et une nébuleuse terroriste difficilement cernable.
Deux enfants de 6 et 8 ans, israéliens, parmi les trois victimes à Ramot (partie orientale de Jérusalem) dans l’attaque bélier qualifiée de « terroriste par les autorités. D’autres enfants, palestiniens, dont certains du même âge, criant leur joie dans les territoires occupés après cet événement.
Deux faces d’une même pièce, pas forcément nouvelle. Une même génération marquée au fer rouge par une nouvelle vague de violences entre leurs deux camps, sans que leurs perspectives d’avenir ne soient plus enviables que leurs aînés. Le cycle infernal semble reprendre de plus belle ces dernières semaines au Proche-Orient.
Jusqu’au point de non-retour ? « Ce qui se passe est déjà une Intifada pour les Palestiniens, pas pour les Israéliens », juge Kobi Michael, chercheur à i’INSS (Institut des études de la sécurité nationale à Tel Aviv), et spécialiste du conflit israélo-palestinien.
Cette nouvelle escalade a déjà coûté la vie à huit civils israéliens depuis le début de l’année, frappés dans les quartiers de colonisation juive de Jérusalem-Est, et à une quarantaine de Palestiniens, essentiellement dans le secteur de Jenine.
Dans un camp de réfugiés de cette ville, considérée comme « le Stalingrad palestinien », selon M. Michael, neuf personnes ont été tuées fin janvier lors d’une opération de l’armée israélienne contre des militants du Jihad Islamique.
Stratégie du chaos versus manière forte
La méthode d’opérations ciblées, menées par les commandos de Tsahal, l’année israélienne, « visant à démanteler des cellules terroristes », se multiplient et remplacent les campagnes massives militaires. Jusqu’à présent. « La détérioration actuelle de la situation pourrait changer la donne et amener une autre réponse », estime le chercheur israélien, d’autant plus qu’il devient compliqué de prévenir ces attaques, conduites par « des jeunes Palestiniens, non affiliés à des groupes connus ».
Les armes de contrebande passant en nombre la frontière jordanienne, les trafics de drogue menés depuis la Syrie, et l’appui sans faille de l’Iran et du Hezbollah, favorisent cette radicalisation. « Les Israéliens sont fatigués de cette violence et n’admettent plus les pertes civiles, sur la question palestinienne », analyse l’expert. « Il se pourrait qu’Israël opte désormais pour la manière forte. »
Xavier Frere. Le Dauphiné Libéré. 12/02/2023
Lire Apeirogon de Colum Mc Canne permet d’aller plus loin dans cette lutte fratricide et insensée.
Merci Michel.
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