… donne rendez-vous en 2027
Même pas peur du ridicule. Après avoir successivement perdu deux arbitrages (sur la hausse des cotisations patronales, puis sur le passage aux 35 heures et demie), François Bayrou a baissé d’un ton dans le débat sur les retraites.
Il n’en continue pas moins de faire entendre sa petite musique sur un autre point : la clause de revoyure en 2027. Il s’agirait, en clair, de décider alors s’il faut reporter l’âge légal (qui sera alors de 63 ans) à 64 ans en 2030 ou en 2032. Vaste débat, qui fera l’objet d’un amendement des députés centristes.
Bayrou a développé devant ses troupes les arguments qui plaident, selon lui, en faveur de cette clause. D’abord, « c’est un sujet que le président de la République avait lui-même évoqué pendant la campagne présidentielle ».
Ensuite, « on ne sait pas où en sera le niveau de l’emploi en 2027. Ceux qui seront alors au pouvoir, nous ou d’autres, aviseront pour porter la retraite à 64 ans en 2030 ou en 2032 ».
Enfin, « cela va détendre l’atmosphère, notamment avec la CFDT » …
Ce dernier argument a porté, et, dimanche soir à Matignon, Elisabeth Borne a admis devant des ministres que, « de facto, il y aurait] en 2027 une clause de revoyure, puisque l’élection présidentielle se tiendra cette année-là ».
Elle en sait, des choses !
Article non signé. Le Canard enchaîné. 01/02/2023
Cette affaire des 63 ou 64 ans est devenu une pierre d’achoppement non justifié par son importance.
D’un côté la CGT dit qu’il n’y a pas de problème de financement il suffit de réduire de 80 milliards l’évasion fiscale, ce qui est reconnaître qu’il y a bien un problème et propose de le résoudre par une ressource aléatoire puisqu’aucun gouvernement n’a jamais réussi à le résoudre.
De l’autre il y a un gouvernement qui prend pour argument le vieillissement de la société.
Aucune veut parler du véritable enjeu d’un système de retraite: c’est l’espérance de vie, autrement dit l’équilibre entre période de cotisation et période de retraite. Et fixer le point d’équilibre c’est fixer la durée de cotisation pas l’âge de départ à la retraite. Ce qui signifie une durée de cotisation différente par métier, et ajustable à période régulière. Mais les femmes ayant une espérance de vie de 5 ans supérieure aux hommes, si le facteur est 2 elles devraient travailler 10 ans de plus. On voit que la justice n’est pas une notion simple.
Dans le débat concernant « ce possible projet » de réforme de la retraite, une seule chose est sûre. C’est un paquet ultra mal ficelé, inadéquate financièrement actuellement dans la mesure où la branche retraite de la sécu est bénéficiaire et qui selon les dires (peu vérifiables) pourrait être déficitaire à partir de 2027.
Un projet de réforme présenté à la hussard avec comme impératif de persuader de la validité du projet d’où son impérieuse nécessité de le conserver en l’état selon la première ministre. Sauf qu’elle ne cesse de changer chaque jour, au gré des comptages et recomptages favorables de députés ou sénateurs des différentes chambres.
Enfin pour clore ce sujet parce que de toute façon, hélas, fonction de tours et détours, de virgules, d’adaptations de textes, de formulaire, ce projet risque de voir le jour, pourtant il n’a rien d’égalitaire pour les futurs retraités.