… juste un écrit, ne pas épiloguer… ce n’est que de l’humour…
Économie d’énergie
Je travaille et, bien que je sois aidée à la maison, c’est tout de même sur mes épaules que reposent certaines tâches, sans parler de la charge mentale.
Récemment, je me suis aperçue que mon inconscient avait développé une aptitude à économiser mon énergie.
Dans mon sac, mes affaires sont disposées de telle façon que je n’ai plus à les chercher. Ma main va directement aux clés, au portefeuille ou aux lunettes, même dans le noir. Lorsque je vide la machine à laver la vaisselle, je prends appui sur ma jambe gauche autour de laquelle je pivote afin d’atteindre la table (que j’ai fait approcher de quinze centimètres du plan de travail) sur laquelle je dépose assiettes et couverts.
Je n’attrape plus les objets comme auparavant, le pincement de mon index et de mon pouce s’est précisé, plus rien ne m’échappe.
J’ai mis au point un contorsionnisme extrêmement efficace pour m’habiller, une gestuelle qui n’a rien à envier aux danseurs de Pina Bausch.
J’utilise une brosse à dents électrique, le poignet reste inactif, huit passages de la brosse dans mes cheveux suffisent à me coiffer, pour le rouge deux applications suffisent, puis massage des deux lèvres entre elles.
Je connais précisément le nombre de pas qui séparent le canapé de la chambre de ma fille, de mon lit aux toilettes, de la salle de bains à mon dressing et afin d’en faire moins, j’allonge mon compas de quelques centimètres ce qui me fait gagner parfois jusqu’à trois ou quatre pas.
Même pour faire l’amour, j’ai gagné en efficacité. Mon mari jouit en six minutes. J’ai rogné une minute en un an.
Mais je sens que je peux faire encore mieux.
David Thomas. Recueil « Partout les autres ». Éd. de l’Olivier
Bravo ! Il n’y a pas encore pas d’indice créé pour quantifier cette économie mais le ministère de la transition énergétique y travaille sans aucun doute. ha ha !