Sa nomination est une chance
Des semaines que l’on attendait une nomination !
Malgré le soutien du Théâtre de la Ville et du Festival d’automne, qui y présentèrent ces derniers mois de grands et puissants spectacles, l’établissement culturel parisien, dont les tutelles désirent renforcer le positionnement musical, semblait en totale déshérence depuis le départ de Jean-Luc Choplin, en 2017.
Deux ans et demi de fermeture pour travaux et un piteux intermède assuré par la Britannique Ruth Mackenzie accompagnée de Thomas Lauriot dit Prévost achevèrent la débâcle.
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Olivier Py sera-t-il le sauveteur espéré ?
Il est en tout cas celui qui s’en approche le plus, et sa candidature dominait de loin toutes les autres. Après une magnifique carrière théâtrale d’auteur et metteur en scène, de patron de grands lieux, le fervent, insolent et fringant poète catholique et homosexuel a en effet un vrai don, un remarquable talent pour la musique. […]
- Quel est votre projet pour le Châtelet ?
D’abord m’inscrire dans la continuité historique de ce théâtre, où se sont données depuis toujours toutes les musiques. De l’opérette française à la comédie musicale américaine, des lieder à la zarzuela, du jazz au rap, du cabaret à l’opéra, du danseur Nijinski et des ballets de Stravinsky au chanteur Luis Mariano et aux opérettes de Francis Lopez…
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- Avec son lourd déficit, le Châtelet n’est-il pas aujourd’hui un lieu sinistré ? N’avez-vous pas peur de vous y confronter ?
[…] Bien sûr que j’aurai à remettre la maison à flot, la Mairie de Paris ne comptant pas éponger les dettes du théâtre. C’est pour cela que je n’en assurerai la programmation que pour la saison 2024-2025, même si le lieu restera évidemment ouvert avant cela. Et je suis, avouons-le, avant tout heureux de retrouver un bâtiment en dur, une équipe fixe. Ça m’a terriblement manqué à Avignon, ce pouls battant de la création, ce lieu de passions. J’en avais assez de vivre dans les avions et les trains, j’avais besoin de la poussière des coulisses, des loges, des représentations…
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Fabienne Pascaud. Mediapart. Source (extraits)