Le bras de fer se poursuivra le 7 février 2023.
Marre de nous imposer conneries sur conneries, exigences, intransigeances, d’exécutions, de ponctions indirectes à droite à gauche, servir de vaches à lait toujours contre les mêmes pauvres salariés-travailleurs sans jamais inquiéter, mettre à contribution, les entreprises et possédants qui se goinfrent… MC
Ce mardi 31 janvier, Élisabeth Borne a accusé les opposants à la réforme des retraites d’être dans le « déni ». Mais au vu du succès éclatant dans toute la France de la deuxième journée de manifestation contre le projet du gouvernement, l’accusation risque de se retourner contre l’exécutif.
Selon BFMTV, c’est lors d’une réunion des députés de la majorité à l’Assemblée nationale que la première ministre a accusé celles et ceux qui « voudraient alimenter une querelle de chiffres sur l’équilibre du régime » d’être aveugles à la réalité. Elle a dans le même temps appelé à « respecter les opinions de ceux qui manifestent ». Mais cette double position risque de devenir très rapidement intenable.
Cette journée du 31 janvier marque en effet un net durcissement dans l’opposition au projet voulu par Emmanuel Macron de faire reculer l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, et de porter plus vite que prévu à 43 annuités la durée de cotisation nécessaire pour obtenir le « taux plein ». L’unité syndicale tient bien, et le rejet de la réforme s’est exprimé unanimement, et de toutes les manières possibles, dans les cortèges que Mediapart a suivis un peu partout en France.
Le ministère de l’intérieur a décompté au moins 1,27 million de manifestant·es dans toute la France, là où la CGT en a annoncé 2,5 millions. Le 19 janvier 2023, pour la première mobilisation, c’était 1,12 million, selon la police. À Paris, la préfecture de police en a compté 85 000, contre 80 000 le 19, et la CGT 500 000, contre 400 000.
Si l’on avait parlé de déferlante populaire pour la première journée de manifestations, on n’est cette fois pas loin du raz-de-marée : pour toute la France, les chiffres annoncés par les autorités sont les plus hauts des trente dernières années pour des mobilisations syndicales. Au-dessus même de ceux des manifestations de 1995, 2003 et 2010, qui avaient toutes dépassé de peu le million de personnes, culminant à 1,25 million le 12 octobre 2010.
Conscients du rapport de force qui leur devient de plus en plus favorable, les syndicats ont appelé dans la soirée à deux nouveaux rendez-vous, mardi 7 février, puis samedi 11 février. Défiler le samedi était une demande récurrente de la CFDT, et d’autres organisations traditionnellement plus combatives comme la FSU, pour pouvoir faire venir des salarié·es qui ne souhaitent pas perdre du salaire en faisant grève.
Les défilés reprendront donc de plus belle, au moment où le texte sera débattu en séance à l’Assemblée nationale (à partir du 6 février). Le texte de l’intersyndicale appelle aussi « d’ici là, à multiplier les actions, initiatives, réunions ou assemblées générales partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’études, y compris par la grève ».
Cette fois, il s’agit d’une concession à la CGT, dont les troupes trépignent et veulent multiplier les actions entre les journées de manifestation. Pour l’instant, aucun mot d’ordre national appelant à une grève reconductible n’a néanmoins été lancé, alors que les bataillons syndicaux les plus « durs » ne cachent pas leur volonté de tenter cette option, pour bloquer le pays. La journée du 7 février était déjà envisagée par certains comme pouvant servir de rampe de lancement à de telles initiatives.
Plus de monde en manif, grèves moins fortes
Ce mardi dans la capitale, le défilé s’est étiré sur plus de 4 kilomètres, et les personnes parties en dernier de la place d’Italie (XIIIᵉ arrondissement) ont dû patienter près de 4 heures avant de s’élancer vers la place des Invalides (VIIᵉ arrondissement). Pour désengorger la place, un itinéraire bis a dû être ouvert, en accord avec la préfecture de police.
- Mais pour la seconde fois d’affilée, l’affluence a surtout été frappante dans toute la France. De nombreuses villes ont affiché une hausse de la mobilisation, selon les chiffres même des autorités. […]
- Autre signal réjouissant pour les syndicats : les jeunes sont aussi en train de rallier le mouvement de protestation. […]
- En revanche, les chiffres des grèves sont moindres que le 19 janvier, dans tous les secteurs, même si elles sont loin d’avoir été insignifiantes. […]
- Dans l’Éducation nationale, la moitié des enseignant·es du primaire se sont déclaré·es grévistes ce 31 janvier, contre 70 % le 19, selon le décompte du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.
- À La Poste, 8,79 % des salarié·es étaient en grève, selon la direction, contre 14,64 % la dernière fois.
- Dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies, la CGT a compté 75 à 100 % de grévistes, là où la direction a évalué le taux à 55 %, soit 1 point de moins que le 19 janvier.
- Chez EDF, les salarié·es, très mobilisé·es contre ce projet de réforme, ont opté pour des opérations Robin des bois plutôt que des journées de grève classique : rendre l’électricité gratuite pour les hôpitaux, passer les compteurs en heures creuses pour certaines activités, notamment les boulangers, voilà qui leur semble plus efficace. Et leurs actions sont largement applaudies par le public.
[…]
Entre manifestant-e-s et gouvernant-e-s, un dialogue de sourds est instauré. Et le bras de fer continuera la semaine prochaine à monter en intensité.
Dan Israel. Médiapart. Source (Très courtes extraits)
L’hypocrisie des syndicats est incroyable, ils gèrent avec le patronat les retraités complémentaires dont le taux plein n’est obtenu qu’en prenant sa retraite à 65 ans. Le rapport années cotisées/années pensionnés était de 5,6 lorsque le pcf a créé le système (espérance de vie 72 ans) il est passé à 2 avec la réforme Miterrand (espérance de vie 80 ans) il est actuellement à 1,68 et Macron veut le rétablir à 2. Sachant que ce rapport est de 1 pour les régimes spéciaux (actuellement espérance de vie 85 ans). De Gaulle disait « les français sont des veaux » aujourd’hui ce sont devenus des ânes ? Ils ne comprennent pas qu’un système où la retraite dure autant que le travail ne peut être financé à moins de mettre les cotisations retraite, pour un taux de pension de 85% à 43% du salaire.
Pendant plus de 10 ans, j’ai eu un employeur qui nous permettait de cotiser au maximum à la retraite des cadres. À l’époque il s’agissait d’une ponction de 12 % sur le salaire en plus des cotisations sociales prélevées ce qui grevait sérieusement mon salaire à l’époque, mais je me constituais ainsi une réserve retraite, à venir.
Or, il se trouve que ce supplément de retraite a été incorporé dans l’ensemble Agir-Arrco par la volonté gouvernementale (voyant là, un pactole qu’il pouvait s’approprier et incorporer dans le budget de la sécurité sociale et qu’il tente toujours de faire) depuis le montant des retraites Agirc Arrco, ne fait que baisser chaque année. Certes la cagnotte constituée, même diluée dans un total commun, existe encore, Sans doute me permet-elle de ne pas me plaindre du montant de mes retraites, mais, j’ai largement contribué à son existence.