Betterave party

Tout baignait dans le jus de betteraves.

Début décembre, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, avait fait un tabac au congrès des planteurs de betteraves. Il leur avait annoncé qu’ils auraient le droit, une fois de plus, d’utiliser des néonicotinoïdes.

Certes, ces insecticides sont interdits depuis 2018 dans toute l’Europe car il a été prouvé, après moult polémiques, qu’ils tuaient les abeilles en masse. Mais les dérogations ne sont pas faites pour les chiens. Y aurait dérogation. Pour la troisième année consécutive. Dix autres pays européens en font autant !

Et voilà que, patatras, saisie par un apiculteur belge et des ONG, ce jeudi 19 janvier, la Cour de justice de l’Union européenne déclare ces dérogations illégales dans toute l’Europe. Imaginez la tête des betteraviers, qui sont à la paysannerie française ce que les milliardaires sont à la masse des petits épargnants. Et Franck Sander, le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves, d’annoncer aussitôt l’apocalypse. On n’a pas encore mis au point d’insecticide aussi meurtrier que les néonicotinoïdes !

Des usines vont fermer ! Elles « ne rouvriront pas »(« Le Figaro », 21/1). De leur côté, les écolos, qui bataillent depuis deux ans contre ces dérogations, sont soulagés : c’est « un grand jour pour les abeilles ».

Allez, tournée générale d’hydromel !


Signé des initiales J. C. Le Canard enchaîné. 25/01/2023


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