Le 80ᵉ congrès du Parti socialiste n’aura pas été celui de la scission longtemps redoutée.
La nuit aura finalement porté conseil, au prix de négociations jusqu’en fin de matinée : les 186 délégués du 80ᵉ congrès du Parti socialiste réuni à Marseille ont enterré la hache de guerre en confirmant à la quasi-unanimité Olivier Faure à la tête du parti. « Cette maison, vous venez encore, une fois de plus, de la sauver », a réagi après le vote le maire de Marseille Benoît Payan, confessant cependant « avoir eu peur ces derniers jours ».
Résultats contestés
Le PS n’a, il est vrai, jamais paru aussi proche d’une scission forcément fatale, après la débâcle présidentielle d’Anne Hidalgo (1,70/o). […] Les noms d’oiseaux ont volé, jusqu’à cette nuit marseillaise de vendredi à samedi. Elle a accouché d’un « Pacte de gouvernance collective et de rassemblement des socialistes », qui reconduit Olivier Faure en premier secrétaire, mais promeut Nicolas Mayer-Rossignol comme « premier secrétaire délégué » avec Johanna Rolland, une proche d’Olivier Faure.
L’armistice pour un Pacte
Quant à Hélène Geoffroy, qui n’a pas voulu se fondre dans la majorité, elle devient présidente du conseil national du parti. L’attelage est baroque, et fragile. Nicolas Mayer-Rossignol n’obtient pas la « direction collégiale » qu’il réclamait, mais les trois premiers secrétaires « travaillent de façon collégiale », énonce le Pacte. Et tous trois « s’engagent à la confidentialité de leurs échanges », précision qui souligne le degré de défiance entre les anciens rivaux.
Rien n’est vraiment clair enfin sur la Nupes, jamais citée.
Le Pacte entérine une « stratégie de rassemblement de la gauche et de l’écologie », tout en souhaitant que « le Parti socialiste en redevienne la force centrale ».

Rappelons que 41 000 adhérents ont voté pour ce 80ᵉ congrès – ils étaient 174 000 en 2011, avant l’entrée de François Hollande à l’Élysée. [Mais rien d’étonnant, tous les partis politiques déclarés sont en régression d’adhérents… les gouvernements de « droite« au pouvoir… depuis 83 (oui dès la troisième année de pouvoir de François Mitterrand) entendent diminuer au maximum, les pouvoirs-représentations des partis politiques et des syndicats. MC]
Francis Brochet. Le Dauphiné Libéré. 29/01/2023