Un pas a été franchi, le 17 janvier 2023, à l’initiative de nos députés.
Le pillage des fonds marins qui regorgeraient de cobalt, cuivre ou manganèse, indispensables aux batteries des voitures électriques et des portables, sera-t-il bientôt définitivement proscrit ?
Quatre mois après que l’entreprise canadienne The Metals Company avait reçu l’aval des autorités internationales pour explorer la faille de Clipperton, dans le Pacifique, l’Assemblée nationale vient de se prononcer contre l’exploitation minière des eaux profondes, dans le cadre d’un moratoire.
Un vote très majoritaire, fait rarissime — seuls le RN et Les Républicains s’y sont opposés, ou se sont abstenus. Une « victoire historique » selon l’éco-activiste Camille Étienne, fruit d’une mobilisation à multiples facettes.
Celle de scientifiques, d’ONG, de parlementaires, aussi acharnés que créatifs pour alerter sur les ravages que provoqueraient les bulldozers des profondeurs : extermination de la biodiversité, effets des sédiments et métaux lourds sur la chaîne alimentaire, libération des gaz à effet de serre séquestrés dans les sols océaniques… Ce qui semblait impossible, il y a encore un an, a commencé à prendre forme.
En six mois, douze États se sont prononcés contre cet accaparement.
Malgré une position ambiguë, Emmanuel Macron a changé de cap, engageant la France, deuxième puissance maritime mondiale, dans la bataille.
Rien n’est gagné face aux mastodontes pro-pillage que sont la Russie, le Canada ou certains États océaniens. Mais la campagne citoyenne Look Down vient de remporter une première manche, dont le mantra pourrait être cette formule du philosophe Jean-Pierre Dupuy : « Refuser de croire que c’est inéluctable ».
Weronika Zarachowicz. Télérama. N° 3811. 25/01/2023
Cliperton fait partie de la zone exclusive française, j’espère que notre Marine nationale va protéger cet espace extraordinaire de bio diversité.