… trop de moulin à m… autant déguerpir d’là !
Depuis quelques années, on entend toujours la même ritournelle : « Facebook, c’est pour les vieux »; « Facebook, ça ne sert que pour me rappeler les anniversaires de mes amis »… En réalité, le réseau social de Mark Zuckerberg possède un atout que les autres n’ont pas : les « neurchis ». Ce terme signifie « chineur » en verlan et désigne des groupes privés rassemblant des milliers de membres sur des thématiques spécifiques.
- Neurchi de crevards, par exemple, permet à ses 5 600 membres de raconter des anecdotes sur un radin de leur entourage,
- Neurchi de date claqué est un défouloir pour narrer ses rencontres amoureuses catastrophiques.
Généralement à visée humoristique, les « neurchis » peuvent aussi permettre de glaner des conseils et du soutien.
- Neurchi de patrons à éclater au sol, on retrouve des flopées de témoignages anonymes demandant conseil sur la manière de gérer un boss qui nous fait des coups dans le dos.
- Même chose sur un autre « neurchi», consacré aux collègues que l’on ne peut plus voir en peinture.
Fondés sur la bienveillance et le respect, les « neurchis » dédiés au travail permettent souvent à celui qui témoigne de réaliser que sa situation n’est pas normale et qu’il est urgent de quitter son entreprise.
Un renouvellement des codes qui pose plusieurs questions : à quel point peut-on avoir confiance dans des inconnus pour qu’ils ne s’amusent pas à envoyer notre confession à un membre de notre entreprise (Internet est cruel) et, surtout, les ressources humaines servent-elles encore à quelque chose si l’on préfère se confier à Facebook?
Lorraine Redaud. Charlie Hebdo. 25/01/2023