… à qui la couronne ?
Quand le PS touche le fond, il creuse encore. Les shadoks du XXIᵉ
Son défi : battre le record d’Anne Hidalgo à la présidentielle (1,7 %), mais vers le bas. Pathétique, l’élection provisoirement définitive d’Olivier Faure comme premier secrétaire, avec quelques centaines de voix d’avance, laisse groggy ce qui reste du parti de Jaurès.
De ces cafouillages et tripatouillages n’émerge aucune idée neuve, aucun programme, aucun débat, sinon la question : faut-il rester dans l’union de la gauche, alias la Nupes ? Si oui, à quelles conditions ? Le congrès prévu à Marseille, le week-end prochain, s’annonce croquignolesque. Devra-t-il se tenir sous protection policière pour surveiller les délégués ?
Tandis que les socialistes s’étripaient avec entrain, Mélenchon, en vrai patron de manif, haranguait les « associations de jeunesse », samedi dernier, lançant, à propos des retraites, son transcendant slogan « Vive la vie, à bas la mort ! ».
Voilà un chef qui n’a pas peur de cheffer, de purger, d’écarter les réfractaires, de propulser son dauphin Bompard à la tête de l’appareil, sans consulter les adhérents ni les instances de direction. Dure leçon : avec le vote, c’est la mêlée, et, sans le vote, c’est la zizanie quand même.
La démocratie attend aussi son heure du côté de Renaissance, le parti macroniste, que l’on devrait rebaptiser « Obsolescence ».
Stéphane Séjourné, son président, a été élu en septembre dernier avec 83 % des suffrages. Il était le seul candidat, présenté par… Emmanuel Macron.
Passons sur le cas du Rassemblement national, entreprise familiale désormais prospère, où le trône se transmet héréditairement. Au moins, Marine Le Pen a organisé un duel Bardella-Alliot pour la présidence du parti. Un « ripolinage » réussi !
Restent, à droite, Les Républicains, en plein brouillard, eux aussi,, aptes l’élection, d’ailleurs non contestée, d’Eric Ciotti. Ce distrait a oublié d’inclure dans l’organigramme du parti les amis de Bruno Retailleau, son rival. Oups !
Réaction courroucée de ce dernier : « Ne soyons pas la droite la plus bête du monde !» Pourquoi tant de timidité, Bruno ?
Triste semaine !
Ceux qui promettent de gouverner pour le peuple par le peuple n’ont pas brillé par leur amour de la démocratie et le respect des militants. De quoi nourrir la détestation du « régime des partis », ces machins en panne à propos desquels on a quand même envie de crier : « Vive leur vie, à bas leur mort ! »
Frédéric Pagès. Le Canard Enchainé.25/01/2023.