La justice…

… retient son glaive contre l’extrême droite

Le 7 janvier, avec la bénédiction des juges, 300 militants fachos ont effectué une descente aux flambeaux dans les rues de Paris. Petite démonstration de force en hommage à sainte Geneviève, la patronne de la capitale. La justice administrative venait de désavouer le préfet de police, qui, lui, avait interdit la manif.

Celui-ci disposait pourtant d’arguments particulièrement bien pesés.

  • D’abord, les précédents défilés martiaux avaient toujours été émaillés d’événements violents.
  • Ensuite, les organisateurs se contrefichent de fournir « des garanties suffisantes » pour éviter les débordements.
  • Enfin, il n’y avait que du beau monde attendu : des associations répondant aux doux noms de Division Martel (en hommage à celui qui battit les Arabes à Poitiers en 732), Cocarde étudiante, Les Zouaves…
  • Bref, la fine fleur de la mouvance identitaire.
  • Pour conclure, flics et gendarmes disponibles manquaient pour assurer la sécurité. C’est que, ce jour-là, d’autres parties fines étaient prévues : le retour des gilets jaunes et une manif contre les « médias collabos

Complotistes contre accélérationnistes

« Le tribunal a manqué de courage, persifle-t-on au ministère de l’Intérieur. Dans un contexte de montée de l’ultra-droite, c’est un mauvais signal qui est envoyé. » Si c’était le seul… Ces temps-ci, la justice pénale se montre, elle aussi, bien molle du genou à l’égard des zozos d’extrême droite. Après la tuerie anti-Kurdes de la rue d’Enghien, à Paris, les magistrats ont estimé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre le tueur pour terrorisme.

Même traitement a minima pour les furieux qui, à Paris, Lyon ou Nice, voulaient en découdre avec les supporteurs du onze du Maroc lors de la demi-finale contre la France. Personne n’a été importuné par la justice.

Pourtant, selon le Code pénal, tout individu « en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur » relève du terrorisme. Ça en faisait, du monde…

En cinq ans, la justice s’est tout de même vue contrainte de retenir 15 procédures contre l’extrême droite. « Nous constatons un regain d’activité de cette mouvance, s’inquiète un cador du renseignement. Nous avons identifié deux catégories d’individus. D’une part, les complotistes, qui, en petits groupes, cherchent à s’en prendre à l’Etat et à ses représentations. D’autre part, les accélérationnistes. Lesquels, agissant souvent seuls, projettent de stopper le pseudo »grand remplacement en pratiquant la tuerie raciale de masse. »

Des « actes de résistance », comme dirait le doux Michel Houellebecq.


Article signé des initiales D. H. et C. L. Le Canard enchaîné. 11/01/2023


2 réflexions sur “La justice…

    • Libres jugements 18/01/2023 / 20h42

      Oui Anne, c’est vrai que cela fait froid dans le dos.
      Ce n’est absolument pas par plaisir sadique que je mets ce genre d’information sur mon blog.
      Par contre, il serait, il est malhonnête de ne pas faire état de ce genre d’information au plus grand nombre car de ces mouvances peuvent nous arriver des atteintes à la liberté démocratique à l’enseigne de ce qui s’est passé à Washington ou à Brasilia. Et qui sait, des choses qui pourraient être bien plus graves.
      Amitiés
      Michel

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