Patrick Le Hyaric… dans sa lettre hebdomadaire du 07/01/2023. Source (extraits)
Il n’y a pas que la température de l’air qui monte en ce début d’année. Une colère froide, sourde, souterraine progresse dans les foyers populaires des villes et des campagnes contre les incessantes hausses des prix et le projet de « contre-réforme des retraites ». Selon plusieurs enquêtes, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 15%. Ceux de l’électricité monteront de 15%, tandis que ceux des carburants risquent de repartir à la hausse. De plus en plus de familles n’en peuvent plus. De plus en plus d’artisans et de commerçants, de petits entrepreneurs protestent notamment contre les aberrants prix de l’électricité. Pour éteindre les incendies, le ministre de l’Économie promet de petits chèques qui, s’ils allègent-améliorent certains ménages, a en réalité pour vocation de protéger les puissances financières et industrielles. L’opération en direction des boulangers n’a pas d’autre objectif que d’éviter de poser la question fondamentale : Pourquoi dans la France d’aujourd’hui, autosuffisante en production électrique à un coût très raisonnable, environ 50 € le mégawatt/heure, les familles, les entreprises se voient facturer cette même électricité 450 €, voire 600 €, ce même mégawatt/heure ? C’est parce que les gouvernements successifs, aveuglés par leur européisme, se sont inscrits dans un mécanisme européen de fixation du prix de l’électricité calqué sur les coûts de production de la dernière centrale (à gaz) mis en service en Allemagne. À ceci, il faut ajouter la déréglementation de la distribution d’électricité qui oblige EDF à vendre l’électricité qu’elle produit au prix du coût de production à des fournisseurs privés qui la revendent au prix dit « du marché ». Ce système purement spéculatif est défendu par ledit ministre de l’Économie et le président de la République qui se gardent bien de dire cette réalité aux boulangers et aux autres usagers qui croulent sous les hausses de prix. Cette vérité doit éclater au grand jour, avec force. La presse de droite ne cesse de s’inquiéter depuis le début du mois de cette colère qui monte des tréfonds du pays. Les ministres montent tous les matins au créneau, dans les émissions matinales pour tenter de calmer l’incendie. Et, dès que ces derniers quittent les studios, ils sont remplacés par les pseudos-économistes du système s’acharnant à démontrer que tout ceci est fatal, brouillant les esprits avec des tonnes de chiffres qui n’ont rien à voir avec les difficultés de la vie réelle tout en n’oubliant jamais d’expliquer, à l’ouvrier, à la caissière de supermarché, à l’infirmière, au paysan, à l’instituteur qu’il va bien falloir accepter le recul de l’âge de départ en retraite. Sans être dupe, notons comme un premier point d’appui, que la Première ministre, après avoir déchiré le décret prévoyant de réduire de 40% (au lieu de 25% annoncé) la durée d’indemnisation du chômage, a déclaré dans la foulée que finalement, il se pourrait qu’on ne soit pas obligé de reculer l’âge de départ à la retraite à 65 ans, mais seulement à… 64 ans dans la même émission mercredi 04/01/2023 matin avant de se rendre au conseil des ministres. Preuve que le développement du mouvement social et syndical peut marquer des points. Ce qu’elle a confirmé lors de cette réunion des membres du gouvernement en prononçant cette phrase :« La situation va demander à chacun ici de la résolution, de l’abnégation, de la résistance aux vents contraires, mais aussi de l’imagination » leur a-t-elle intimé en présence du président de la République, qui lui leur a demandé de cesser d’utiliser des statistiques moyennes pour parler de la vie des gens. En effet, ce verbiage d’experts bien portant, qui explique à ceux qui souffrent que leur vie est moins pire que si c’était pire attise à juste titre la colère populaire, car ces statistiques moyennes ne rendent pas compte des souffrances réelles des citoyens et des familles. En fait, le gouvernement a peur. Le gouvernement manœuvre. Le gouvernement louvoie pour faire accepter une contre-réforme des retraites qu’une majorité de nos concitoyens refuse à juste raison.
Une évidence. Le Maire est un vrai bandit, un menteur au service des profiteurs