Info surprise, de quoi ébranler sérieusement, non seulement les députés La France Insoumise (LFI) Clémentine Autain, François Ruffin, Alexis Corbière, Raquel Garrido et Eric Coquerel, mais aussi l’électorat de la LFI, en apprenant qu’ils étaient écartés, sans vote et sans égards, des instances de direction de cette organisation.
Lesquelles sont remplacées par une « coordination des espaces », c’est-à-dire des espaces que laisse Mélenchon (qui reste le Lider maximo), à son zélé second, Manuel Bompard.
Bompard, en prenant cette place de numéro deux, jusque-là dévolue à Adrien Quatennens, n’a pas tardé, dans un style très bomparatchik, à virer de la photo non seulement celles et ceux qui, à LFI, conservaient un sens critique, mais aussi les thuriféraires qui, en dépit de leur soumission à Mélenchon, étaient jugés trop médiatiques. Ou plus encore suspectés d’avoir des ambitions présidentielles susceptibles de nuire à celles de Mélenchon.
La République, c’est lui. Compris ?
Cette claque collective a évidemment provoqué de vives réactions. Verbales, heureusement, mais qui secouent très sérieusement la maison. « La direction a été choisie par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique », a lâché Clémentine Autain, dénonçant « le repli et le verrouillage » assumés par Bompard « de façon brutale ». Une brutalité qui entre en collision avec la condamnation de Quatennens pour des « violences sans incapacité commises par conjoint ». Et avec les débats internes sur son retour à l’Assemblée.
« Au sein du groupe, personne ne considère que toute hypothèse de retour est impossible », avait déjà tranché Bompard. Mais il est plus facile, à LFI, d’écarter les gêneurs que de réintroduire un gênant.
Un retour rapide du député du Nord n’est évidemment pas souhaité par plusieurs figures féministes, qui montent au créneau sur la manière dont la direction du parti a géré l’affaire.
Dans la Nupes également, d’autres, comme Olivier Faure, ont dit être opposés à son retour. La claque, même l’affaire jugée, n’a pas fini d’échauffer.
Mélenchon, très remonté contre Clémentine Autain après son entretien à « Libération » (« Toute une pour nous salir ») et par l’ironie de François Ruffin, a aussi cinglé : « Pour se distinguer, autant briller dans l’action et la prise de parole sans se sentir obligé de dénigrer les autres ou de rendre la vie commune impossible par des confidences de presse. » « La vie commune impossible » ?
L’expression fleure un peu la rupture, sinon la séparation difficile !
Le climat est en tout cas à la riposte. Autain envisage, elle l’a dit au « Figaro » (13/12), de reprendre sa « liberté de ne pas cumuler les mandats » en démissionnant après Garrido du conseil régional d’Ile-de-France, ce qui pourrait mettre en péril l’existence du groupe LFI dans cette instance en obligeant des députés fidèles mélenchoniens, comme Paul Vannier ou Sophia Chikirou, qui font partie, eux, de la nouvelle direction, à renoncer aussi à leur cumul.
Le fond de l’air est éruptif et très chargé. Reste à espérer que les gifles seront évitées.
Article réalisé d’après l’éditorial d’Erik Emptaz. Le Canard enchaîné. 14/12/2022
Mélenchon en petit Napoléon ?
Non, Mélenchon EST MÉLENCHON, pire qu’Alain Delon, c’est difficile, mais Mélenchon y arrive.
Pour avoir assisté à certains débats avec lui et de ses représentants, j’en ai gardé une image peu flatteuse. Mélenchon conforte le JE dans toute sa splendeur, l’entourage n’ayant qu’une valeur toute relative. Un faisceau de raisons pour lequel je ne m’abaisserai jamais à glisser un bulletin de cette mouvance dans l’urne.
En résumé, pour ma part j’ai aucune tolérance politique, intellectuelle, strategique à ce groupement NUPES. Il me semble hélas avoir vue juste.
Michel
C’est vrai qu’avant de débattre des idées, il faut déjà pouvoir organiser une réunion et placer les convives, chacun à la gauche de qui…trouvera l’autre un peu trop à sa droite…Pourvu que les tables ne soient pas rondes, au risque de voir réapparaître…