Deux salles de rédaction, deux ambiances.
« Sondage exclusif : la cote de confiance d’Emmanuel Macron retrouve des couleurs », titraient « Les Échos » le 1ᵉʳ décembre. Champagne à l’Élysée !
Le même jour, « Le Figaro », lui, soulignait dans ses pages : « Sondage : l’impopularité préoccupante d’Emmanuel Macron ». Champagne aussitôt rebouché au Château !
L’étude de l’institut Elabe sur laquelle s’appuient « Les Échos » met en avant une progression de 3 points en un mois de la cote de confiance de Macron : alors que 32 % des Français lui faisaient confiance, début novembre, pour « affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays », ils sont désormais 35 %.
Quant à la cote de confiance d’Elisabeth Borne, elle s’améliore, elle aussi, légèrement, passant de 27 à 29 %.
L’enquête Kantar Public réalisée pour « Le Figaro » pointe, elle, une dynamique doublement contraire : Macron perd 3 points de confiance en un mois (fléchissant de 35 à 32 %), et sa Première ministre 4 points (de 32 à 28 %).
En analysant les résultats de ces études contradictoires dans le détail, de nombreuses différences de résultats encore plus frappantes apparaissent — alors que ces enquêtes d’opinion n’ont été menées qu’à deux jours d’intervalle, auprès de deux échantillons d’un millier de Français prétendument « représentatifs » de la population.
Par exemple, seulement 28 % des 18-24 ans ont confiance en Emmanuel Macron, d’après l’étude Kantar, un chiffre qui s’élève à 40 % si l’on en croit Elabe.
Le premier institut estime par ailleurs que les 18-24 ans ne sont que 11 % à faire confiance à Elisabeth Borne, tandis que le second assure qu’ils sont 25 %, soit plus du double !
Même topo concernant l’opinion des ouvriers : pour Elabe, 58 % d’entre eux n’accordent pas leur confiance à la Première ministre ; pour Kantar, ils sont carrément 66 % !
Les sages diront que la vérité se situe sans doute entre les deux…
Article signé des initiales C. B. Le Canard enchaîné. 07/12/2022
Ou, comme pourrait le dire un imitateur singeant le regretté Jean-Pierre Coffe : « Les sondage, c’est d’la M…. ». L’inquiétant étant que certains journaleux utiliseront l’un de ces sondages pour étayer des affirmations. MC