Jugé pour corruption de mineurs sur deux jeunes de 15 ans et un autre de 16 ans, l’animateur de CNews, Jean-Marc Morandini (dont le patron de chaîne est Vincent Bolloré), a été condamné, lundi 05 déc. 2022, à un an de prison avec sursis.
Jugé le 24 octobre 2022 pour corruption de mineurs sur deux jeunes de 15 ans et un autre de 16 ans, l’animateur de CNews avait juré ne pas avoir d’attirance pour les enfants et plaidait tantôt l’humour, tantôt l’amnésie. On lui reprochait de nombreux messages envoyés à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé. Il était aussi accusé d’avoir attiré un autre jeune dans un « traquenard » : un casting où ce dernier devait se masturber devant l’animateur.
« Le tribunal ne peut qu’interroger le sérieux du casting litigieux et voit dans sa démarche une volonté de pervertir la sexualité de cet adolescent en l’invitant à se dénuder puis à se masturber. La brutalité de cette intrusion est confirmée par le traumatisme important révélé par l’expertise psychologique », a expliqué la présidente ce lundi. Et d’ajouter à propos des échanges SMS : « Le tribunal retient que la récurrence des échanges à connotation sexuelle malgré le malaise exprimé par le mineur caractérise non pas seulement un humour lourd mais bien une volonté de forcer les limites de cet adolescent, alors même qu’il avait manifesté sa gêne. » […]
Morandini annonce d’ores et déjà faire appel.
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Pour « la sérénité des débats », la défense tente d’abord d’obtenir le huis clos afin que la presse sorte de la salle. Mais les plaignants, mineurs au moment des faits et sans doute plus légitimes à l’exiger, tiennent à la publicité des débats. Le tribunal rejette la demande. L’audience pourra être tweetée et chroniquée.
« C’est cocasse cette demande pour quelqu’un dont l’activité principale est de rendre publics les faits divers », ne manque pas de souligner Me Anthony Mottais, l’un des avocats des parties civiles.
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David Perrotin. Médiapart. Source (Très courts extraits)