… que Sarko et sa clique seront jugés et condamnés réellement à la hauteur des délits ?
Nicolas Sarkozy, l’avocat Thierry Herzog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert seront rejugés à partir de lundi devant la cour d’appel de Paris dans l’affaire de corruption dite « Paul Bismuth », et risquent la prison.
Jamais dans l’histoire de la République un ancien chef de l’État n’avait connu un tel parcours judiciaire. Nicolas Sarkozy s’apprête à comparaître pour la troisième fois comme prévenu devant une chambre correctionnelle.
Il doit être rejugé à partir de ce lundi 5 décembre 2022 dans l’affaire de corruption dite affaire « Paul Bismuth », devant la cour d’appel de Paris, pour une durée de deux semaines.
Un procès à hauts risques pour celui qui avait été condamné en première instance à trois ans de prison, dont un an ferme, en mars 2021. Pour mémoire, les faits de corruption sont passibles de dix ans d’emprisonnement et d’un million d’euros d’amende.
Depuis, Nicolas Sarkozy a par ailleurs été condamné à un an de prison ferme dans l’affaire Bygmalion, pour des faits de financement illégal de campagne électorale, en septembre 2021.
Il a fait appel de cette condamnation, comme il l’avait fait dans le dossier Bismuth.
L’ex-président de la République est en outre mis en examen pour « association de malfaiteurs » et « corruption » dans le scandale des financements libyens, dont l’instruction s’achève actuellement.
Enfin, son nom est cité avec insistance dans l’affaire du « Qatargate » et du rachat du PSG, ainsi que dans l’affaire Mimi Marchand.
Autant dire que Nicolas Sarkozy va encore fréquenter assidument les tribunaux dans les années qui viennent, et que l’addition finale risque d’être salée, voire très salée.
Selon plusieurs sources, l’entourage de l’ancien chef de l’État serait assez inquiet avant l’ouverture du procès en appel. Rien ne dit, en effet, que la chambre des appels correctionnels, présidée par Sophie Clément, se montrera plus compréhensive que ne l’avait été la 32ᵉ chambre correctionnelle.
En première instance, outre Nicolas Sarkozy, son avocat et ami Thierry Herzog ainsi que l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert avaient été condamnés, écopant l’un et l’autre d’une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis, soit un an ferme.
Maître Herzog, qui a sacrifié sa carrière à son ami Sarkozy depuis l’affaire Clearstream et jusqu’au dossier libyen, et lâché récemment par celui-ci sans trop d’égards, a en outre été condamné à une peine complémentaire de cinq ans d’interdiction d’exercer. Gilbert Azibert et Thierry Herzog seront rejugés au côté de Nicolas Sarkozy.
Devant le tribunal correctionnel, les avocats de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert, avaient plaidé la relaxe, dénonçant un dossier « vide », qui reposerait uniquement sur des « postulats » et serait en outre fondé sur des écoutes illégales. L’ancien chef de l’État s’était pour sa part présenté en victime d’un procès politique et s’en était pris aux « mensonges » de l’accusation.
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Michel Deléan. Médiapart. Source (Extraits)