Liz Truss, une vraie dame d’enfer

Vous avez aimé Boris Johnson ? Vous allez adorer Liz Truss !

En quelques heures, la Première ministre britannique a failli couler la livre sterling, dévaster la Bourse de Londres, ruiner les détenteurs de crédits immobiliers et faire exploser le Parti conservateur. Victime d’une crise de thatchérisme aiguë, elle avait décidé de supprimer la tranche d’imposition à 45 %, en clair d’offrir aux plus fortunés un cadeau équivalent à 52 milliards d’euros, à financer par la dette publique.

Même le Fonds monétaire international, pas réellement gauchiste, a trouvé aberrant ce geste ultralibéral. Kwasi Kwarteng, tout nouveau ministre des Finances britiche, dorénavant surnommé « Kami-Kwasi » (kamikaze), n’avait plus qu’à remettre dans sa poche ce minibudget apocalyptique, avant que sa patronne entérine piteusement la reculade, confirmant ainsi que l’économie n’était pas sa tasse de thé.

À Paris, Macron ne devrait pas se réjouir trop vite des malheurs de l’insolente, qui déclarait, le 25 août, ne pas savoir si la France était « un pays ami ou ennemi ». Parce que les embardées trussiennes découlent de la théorie « du ruissellement » : arrosons les riches, et les pauvres pourront remplir leur dé à coudre. On vient de voir le résultat. De là à ce que l’apprentie Dame de fer révèle qu’elle s’est inspirée d’un traité de Macron-économie…


Article signé des initiales F. P. Le Canard Enchainé 05/10/2022


Comme quoi, il est possible de trouver plus con (conne) que chez soi ! MC