Biaisé !

Macron et son gouvernement usent de toutes les ruses pour promulguer une réforme confortant d’abord les entreprises et les secteurs privés. MC

Le gouvernement a annoncé, jeudi, sa volonté de repousser l’âge de départ à la retraite via une loi « avant la fin de l’hiver ». Et après une consultation vouée à l’échec, selon les élus de gauche présents à la manifestation, prêts à lutter contre ce projet.

Une première marche dans la bataille. Celle contre la réforme des retraites repoussant l’âge légal de départ à 65 ans, dont le calendrier a été annoncé jeudi matin, au lendemain d’un dîner entre Emmanuel Macron et son gouvernement. La première ministre Élisabeth Borne a ainsi écarté, au moins en apparence, l’idée de passer par un amendement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dès cet automne, méthode critiquée y compris par le groupe Modem, membre de la majorité.

« On privilégie l’inscription de cette réforme dans un projet de loi qui devrait être voté avant la fin de l’hiver », a-t-elle indiqué.

Élisabeth Borne assure qu’il n’y aura « pas de passage en force » puisque des consultations auront lieu « avec les oppositions et les partenaires sociaux » à partir de la semaine prochaine . « Mais cette réforme elle-même est un passage en force puisque les Français n’en veulent pas ! a réagi le sénateur Pierre Laurent.

S’ils veulent un dialogue, le cadre ne doit pas être celui de la retraite à 65 ans, mais celui de “comment améliorer le financement de son système”. Alors nous pourrions démontrer que repousser l’âge de départ n’est ni la seule ni la meilleure solution. Nous pourrions mettre sur la table d’autres moyens d’augmenter les cotisations, avec l’augmentation des salaires, les recrutements dans les servi ces publics… »

Pour les députés de la Nupes, cette consultation est un leurre puisque l’objectif de la retraite à 65 ans n’est pas négociable, tandis que les syndicats s’y opposent catégoriquement et unanimement.

Dès lors, y compris dans la méthode, l’exécutif prévoit de passer en force.

  • D’une part, il n’exclut pas de réformer via un budget rectificatif en janvier, ou par 49-3.
  • D’autre part, l’exécutif a aussi affirmé que « si les concertations viraient au fiasco, on ne pourrait pas alors exclure un amendement au PLFSS ». « Or, on ne voit pas comment ces consultations se termineraient autrement puisqu’elles consistent à faire valider un projet déjà écrit », estime le député insoumis Paul Vannier.

« Ils n’excluent donc toujours pas de faire une réforme aussi importante pour la vie des Français avec un simple amendement, c’est simplement scandaleux ! » ajoute l’écologiste Sandrine Rousseau.

Pour la gauche, ces approximations et hésitations de la Macronie révèlent surtout une « fragilité » : « Emmanuel Macron sait que la mobilisation peut l’empêcher dans son projet, comme nous avons freiné celui de 2019, estime l’insoumis Éric Coquerel. D’où sa menace de dissoudre l’Assemblée. »


Florent Le Du. Source (Extraits)


2 réflexions sur “Biaisé !

  1. bernarddominik 01/10/2022 / 09:11

    Il y a tout de même une des proposition des syndicats qui est illusoire en ce qui concerne les retraites (et seulement les retraites) c’est l’augmentation des salaires, certes dans un premier temps les cotisations vont augmenter, mais à terme les retraites car le différentiel pensions de retraite salaires ne peut dépasser raisonnablement ce qu’il est aujourd’hui. Le vrai problème c’est que ni le gouvernement ni les syndicats ne regardent ce problème avec une vue saine et réaliste, aucun ne veut réellement se pencher sur la pénibilité qui est le seul critère raisonnable à prendre en compte pour l’âge de départ à la retraite: j’ai pris la mienne à 65,5 ans j’aurais pu la prendre à 68 mais c’est la pression sociale qui a déterminé mon départ. Il faut établir des règles médicales et de durée pour les travaux pénibles et pour les autres établir une échelle de « fatigue » pour échelonner de 62 à 70 ans. Pour la partie financière je reste partisan du système à points, avec un bonus payé par l’employeur pour les travaux pénibles. Le minimum vieillesse ne doit pas être financé par les cotisations de retraite mais par la solidarité nationale, donc la csg.

  2. bernarddominik 01/10/2022 / 09:14

    Je rajouterai un critère : la santé.
    Nous ne sommes pas égaux devant la santé pour certaines maladies qui vieillissent prématurément un départ anticipé devrait être possible

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