Ce n’est pas quotidiennement que le gouvernement attribue un marché public (de com’, qui plus est) à 800 millions d’euros !
Le Service d’information du gouvernement (SIG), chargé de piloter la propagande de Matignon, doit indiquer d’ici au 29 octobre s’il désigne un heureux élu et, le cas échéant, lequel. Comme l’ont confirmé au « Canard » les services d’Elisabeth Borne, la consultation porte sur la communication et l’achat d’espace publicitaire pour le compte de Matignon, de tous les ministères et secrétariats d’Etat, mais aussi de certaines autorités indépendantes (Défenseur des droits, Cnil) et autres opérateurs de l’Etat (Agence française pour la biodiversité, Agence du service civique, etc.).
Pour vendre sa salade, le SIG a précisé, dans son document de consultation, qu’un seul candidat emporterait le marché. L’accord-cadre porte sur 116 millions d’euros hors taxes par an sur quatre ans, soit 465 millions d’euros au total, mais l’enveloppe peut, au besoin, gonfler jusqu’à 800 millions d’euros.
Les plus grandes agences françaises et internationales, de Dentsu-Carat à Omnicom, sont en lice pour décrocher le jackpot.
Une exception ? Havas. La boîte de Vincent Bolloré redoute d’être soupçonnée de conflit d’intérêts, Mayada Boulos, ex-communicante de Jean Castex, ayant pris la coprésidence d’Havas Paris.
Publicis n’a pas eu ce genre de pudeur : Clément Léonarduzzi, qui, lors de ces deux dernières années, a joué les spin doctors d’Emmanuel Macron, a été nommé vice-président de Publicis France au mois de mai.
Le groupe est pourtant dans les starting-blocks. Com’ si de rien n’était…
Article signé des initiales O. B.-K. Le Canard Enchainé. 21/09/2022
Du vol légal. Cette république est corrompue jusqu’à la moelle.