Transformer la colère montante…

À peine les portes du fameux Conseil national, prétendument de « la refondation démocratique », étaient-elles refermées que le président de la République démontrait lui-même l’ampleur de la supercherie.

Terminé les promesses de changement de méthode, les engagements « d’horizontalité » dans les prises de décision, les diatribes sur les nécessités de « révolutionner la politique ». Le chef de l’État veut faire adopter « une nouvelle contre-réforme » des retraites à la hussarde, par un amendement au budget de la Sécurité sociale et en le faisant adopter de force, sans vote ni débat, selon le principe dit du « 49-3 ».

Ce n’est pas un signe de force. Ce n’est pas non plus un moyen de porter remède à la grave crise de la représentation et de la démocratie qui ronge jour après jour la société.

Affaibli lors des deux dernières consultations électorales, E. Macron n’a pas de majorité, ni dans le pays, ni au Parlement pour mettre en œuvre ses funestes choix, sauf à obtenir une alliance avec les forces de droite. Or, les puissances d’argent lui demandent instamment d’agir.

Les protestations de M. Bayrou, pourtant président de ce Conseil national de la refondation, sont un indicateur du rejet populaire de la méthode et du refus massif de cette contre-réforme elle-même. Il en est de même de tous les syndicats ouvriers

Voilà qui donne une importance encore plus grande aux volontés populaires :

  • Obtenir que le pouvoir abandonne ce projet de recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisations, alors que le niveau des pensions baisserait.
  • Obtenir aussi que la contre-réforme des allocations chômage soit mise au panier.
  • Obtenir, une conférence pour l’augmentation des salaires, des prestations sociales, et un dispositif ambitieux de formation et de création d’emplois stables rémunérés à hauteur de l’utilité sociale du métier que l’on exerce.
  • Obtenir la fin des spéculations qui rendent la vie chaque semaine plus chère.

Un puissant bras de fer est engagé avec le pouvoir mandataire des puissances d’argent et au-delà avec le capitalisme international qui fait tant souffrir dans les foyers populaires et fragilise les projets de réduction des gaz à effet de serre avec la prédominance du dollar sur la monnaie européenne, la montée des taux d’intérêt, la spéculation internationale sur l’alimentation, l’énergie, les transports alors que nos capacités industrielles et agricoles ont été affaiblies sous l’effet du capitalisme mondialisé.

L’enjeu du droit à la retraite comme celui de l’allocation chômage comme toutes les allocations est d’une importance capitale. Il s’agit de défendre et d’améliorer le salaire « continué », conquête des luttes populaires.


Texte rédigé d’après « La lettre du 24/09/2022 – Patrick Le Hyaric ». Source (Lecture libre)