Ségur de la santé

Les oubliées du Val-de-Marne la ramènent

Tiens, elles bougent encore. Et tiens, on n’en parle pas beaucoup.

Jeudi 15 septembre 2022, des salariées de PMI (ces structures spécialisées dans la protection maternelle et infantile) manifestaient devant le conseil départemental du Val-de-Marne. Des puéricultrices, des conseillères conjugales et familiales, des infirmières…

Ce secteur, à plus de 90 % féminin, est le grand oublié du Ségur de la santé et de sa célèbre prime, soit une carotte de 183 euros agitée par le gouvernement, en récompense de la mobilisation du personnel médical au plus fort de l’épidémie de Covid-19.

Une prime qui devait être étendue aux métiers du médico-social, mais qui se fait toujours attendre. Pire, au sein d’une même structure, les salariées « administratives », en sont, elles, totalement privées ! « Dans les discours politiques, nos métiers sont centraux, indispensables, mais dans les actes, on ne cesse d’être déconsidérées », fulmine l’une des grévistes, qui y voit «la marque du patriarcat dans le monde du travail ».

Autre gros ras-le-bol :la suppression par le conseil départemental du Val-de-Marne, leur employeur, de 10 jours de congé! Sans pitié, Olivier Capitanio, le président (LR) du conseil départemental, applique à la lettre la réforme dite « des 1607 heures de travail par an ».

Haro sur ces jours « en plus », acquis par les mobilisations des personnels et les syndicats, qui venaient compenser la pénibilité et le statut souvent précaire de ces métiers.

L’administration territoriale, qui n’en est pas à une contradiction près, vient pourtant d’accorder à certaines salariées cinq jours de repos, au prétexte de compenser des salaires peau de chagrin. Histoire de mettre une bonne ambiance entre collègues, sans doute.

D’où cette question : qui préside vraiment le conseil départemental du Val-de-Marne?

Capitanio ou Kafka?


Natacha Devanda. Charlie Hebdo 21/09/2022