Le général Georgelin, commandant en chef des opérations de restauration de Notre-Dame de Paris, en a pris pour son grade face à la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, qui a visité le chantier le 29 juillet.
La faute du galonné ?
Avoir donné l’impression, quelques jours auparavant, de capituler en mettant en doute la sacro-sainte promesse présidentielle de réouverture de la cathédrale « au culte et au public » avant la fin décembre 2024.
A une question du « Figaro » (23/7), qui lui demandait si ce délai (jugé irréaliste par de nombreux experts) serait « tenu », Georgelin s’était bien gardé de répondre par l’affirmative. « 2024 est un objectif tendu, rigoureux et compliqué. Mais c’est surtout une ambition au service d’une mobilisation de tous », avait-il tergiversé.
Dans la foulée, l’ancien chef d’état-major des armées avait confirmé les infos du « Canard » (29/6) : certaines pièces de bois destinées à la reconstruction de la flèche présentent « des fentes à l’intérieur » et « ne conviennent pas ». Avant d’ajouter un pas très rassurant : « Pour le moment, il n’y a pas de péril en la demeure. »
Sur place, la ministre a martelé la doxa présidentielle : la cathédrale doit être réouverte en 2024 quoi qu’il en coûte.
Et tant pis si la chose ne concerne qu’une partie de l’édifice : « La flèche, la voûte et la remise en place de l’autel, je crois que c’est l’objectif qu’il (Macron) a fixé », a lâché Abdul-Malak.
Avec des « Ave Maria » rythmés par le carillon des marteaux et des perceuses ?
Macron avait lancé cette promesse au lendemain de l’incendie d’avril 2019 sans même avoir sollicité l’avis du clergé. « La date de 2024, c’est une décision du Président, cela n’a jamais été une demande de l’archevêché », précise charitablement Mgr Chauvet, le recteur de la cathédrale, qui doit bientôt quitter ses fonctions.
A l’entendre, l’Eglise n’a qu’une seule exigence : éviter qu’une réouverture précipitée oblige à refermer Notre-Dame pour continuer le chantier. « Cela n’aurait guère de sens pour nous », maugrée le prélat.
Le caprice du chef
Le respect aveugle des ordres présidentiels conduit également le ministère de la Culture à faire une croix sur une occasion archéologique unique. La reconstruction précipitée de l’autel et de son podium, posés au milieu du transept, va en effet empêcher de mettre au jour les nombreux vestiges d’un incroyable jubé gothique encore enfouis dans le sol. Au printemps, une fouille de sauvetage (rendue indispensable par la pose d’un échafaudage) avait permis de découvrir une partie de cette clôture de pierre garnie de sublimes statues polychromes du XIIIᵉ siècle, qui avait été démontée et enfouie sous les dalles dans les années 1700. Selon les archéologues, environ 60 % de ce jubé reste encore à découvrir.
« La question ne se pose pas. Ce n’est pas au programme. Il n’y aura aucune fouille spécifique », annonce au « Canard » le cabinet de Rima Abdul-Malak.
Et tant pis s’il y a là de quoi faire baver d’envie les plus grands musées du monde.
Hervé Liffran. Le Canard Enchainé. 03/08/2022
Pire que Roselyne, c’est dire…
Ministre de l’inculture !
Assurément, le ministère de la Culture n’est pas gâté tant par ses ministres que par un financement loin des quota du 1% du budget national qu’avait obtenu J. Lang.
Mais, que veux-tu, la répartition budgétaire est plus en faveur d’aide commerciales et guerrières. Et puis n’oublions pas moins le peuple est KULTURE moins, il revendique raison de la pléthore d’imbécilités diffusées par les médias.
Amitiés
Michel
Et pourquoi tant de chênes coupés ?!!! , pour reproduire à l’identique ?!!! , c’est indécent , pourquoi ne pas couper les cèdres du Liban ?!!!