Une prise de conscience « paravent »

Entre appels à la sobriété et revendication de pratique sociale, les tribunes de dirigeants en faveur d’un monde meilleur se multiplient. Une prise de conscience loin de se traduire en actes.

[…]

Le 25 juin, les dirigeants d’Engie, d’EDF et de TotalEnergies estimaient dans le JDD que la flambée des prix de l’énergie « menaçait notre cohésion sociale et politique ». IIs indiquaient alors prendre leurs responsabilités, en diversifiant leurs approvisionnements et en prétendant, gag absolu, « viser la neutralité carbone ». Mais ils insistaient sur le fait que la hausse du coût de l’énergie menaçait la société tout entière.

Le 2 juillet, en réaction à ce texte, toujours dans le JDD, 84 dirigeants allaient plus loin en affirmant que la sobriété devait être un choix collectif. Au-delà d’exemples banals – seconde main dans le textile, réparabilité des objets – ces dirigeants affirmaient que la sobriété constituait désormais « la » réponse à la question la plus importante de notre temps : « Comment répondre aux besoins de chacun dans un monde aux limites planétaires dépassées et au consumérisme débridé ? »

Des patrons sociaux, enfin presque

La troisième couche de gentillesse a été posée le 16 juillet dernier par le Collectif d’entreprises pour une économie plus inclusive (sic), qui réunit les patrons de très grandes entreprises […]

Appelant à une coopération entre entreprises et territoires, ils se donnent pour premier objectif l’emploi des jeunes. Mais ils ne se foulent pas, en recourant massivement à l’apprentissage et à l’alternance, ce qui est certes utile pour les jeunes concernés, mais qui correspond à de très faibles salaires, subventionnés par l’État.

Le second objectif est la réduction de la précarité. Il s’agit, selon leur tribune, d’aider les familles pauvres à acheter de la nourriture pour bébé ou encore des ordinateurs reconditionnés. C’est certes sympa, mais les camarades patrons vont-ils augmenter les salaires ? Non, bien sûr. […]

Inclusif toi-même

Le troisième objectif, qui donne son titre à la tribune, porte sur « les achats inclusifs ». Après les achats responsables, solidaires, voici donc venu le temps de l’inclusivité, utilisé ici pour désigner le fait d’arrêter d’acheter des merdouilles fabriquées à l’autre bout du monde.

Problème : le modèle économique des entreprises signataires repose sur la concurrence fiscale et sociale permise par la mondialisation. De ce fait, comment prôner l’exact inverse ? […]

Bon courage pour traduire cela en français…

Jacques Littauer. Charlie Hebdo Web. (Extraits) https://charliehebdo.fr/2022/07/economie/foutage-gueule-patrons-inclusifs/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=QUOTIDIENNE%2018072022%20-%20ABONNES&utm_medium=email

Une réflexion sur “Une prise de conscience « paravent »

  1. jjbadeigtsorangefr 21/07/2022 / 9h42

    Les choix dictés par la rentabilité immédiate du capital sont remis en cause tellement leur absurdité est patente.
    Mais, que fait-on pour les inverser ?
    On cause et la course aux profits s’amplifie.
    C’est le système qu’il faut changer.

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