Dans l’Orne, une préparatrice en pharmacie a eu droit à un traitement un peu trop innovant au goût des prud’hommes.
Virée … pour cause de cancer !
Fin octobre 2019, embauchée dans une officine, elle entame sa période d’essai. Tout va bien, jusqu’à ce qu’un contrôle médical révèle une récidive d’un cancer du sein dont elle a souffert cinq ans plus tôt.
Scrupuleuse, elle informe immédiatement son employeur et lui demande s’il serait envisageable de réduire ses horaires de travail. « Je vais y réfléchir pendant le week-end », promet le patron.
Le lundi, c’est tout réfléchi : le pharmacien fait passer des entretiens d’embauche pour la remplacer, la période d’essai est terminée…
L’état de santé « inquiète » l’employeur : la pauvre ne pourra « pas tenir le rythme », lui explique-t-il. Un mi-temps thérapeutique ? Pas question.
Les prud’hommes d’Alençon n’ont pas avalé la pilule. « La rupture du contrat de travail pour état de santé est discriminatoire et entachée de nullité », a tranché le tribunal, le 9 mars. L’affaire était passée sous les radars.
Le pharmacien a été condamné à verser 6 306 euros au titre de l’indemnité spéciale de licenciement nul, 24 173 euros de perte de salaire, 1 500 euros de préjudice moral et 2 500 euros pour couvrir les frais d’avocat.
Et, curieusement, il n’a pas fait appel de l’ordonnance du tribunal…
Article non signé lu dans le Canard Enchainé. 03/07/2022
Quand même…