Réflexions sur le cout du travail

En défiscalisant les heures supplémentaires, n’est-ce pas accroître les divers déficits et le chômage !

Pour notre malheur, Emmanuel Macron est convaincu de la nécessité de toujours baisser le coût du travail. Il veut diminuer les impôts payés par les salariés effectuant des heures sup’, quitte à vider les caisses publiques et à réduire les créations d’emplois.

Lors de son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron l’a dit : la dette atteignant un niveau record, il est temps de passer au « sérieux budgétaire » pour commencer à la rembourser à compter de 2026.

C’est notamment pour cela qu’il veut diminuer le montant des retraites.

Mais cela n’empêche pas le gouvernement de souhaiter une nouvelle dépense publique, avec le relèvement du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires.

Derrière ces termes compliqués, c’est une idée basique due à Nicolas Sarkozy : il faut que le travail paie et, pour cela, il faut baisser les impôts et les cotisations sociales.

Mardi soir, deux amendements déposés par les députés LR-EM Mathieu Lefèvre et Aurore Bergé ont été adoptés, lors de l’examen du projet de budget rectificatif, pour porter l’actuel plafond de défiscalisation de 5 000 euros à 7 500 euros (par an).

Pénible pseudo-valeur travail

Les deux députés cancres osent dire que leur mesure « s’inscrit en cohérence avec notre projet qui est de valoriser et de mieux rémunérer ceux qui travaillent ». Mieux valoriser le travail, cela porte un nom simple : augmenter les salaires.

[…] la politique d’Emmanuel Macron vise à baisser le coût du travail. Accroître les salaires est donc impensable. La solution est toute trouvée : baisser encore et toujours les impôts. Les salariés sont contents, les entreprises sont contentes, et tant pis pour les citoyens et les services publics.

[…]

Tout pour le chômage

Avec cette nouvelle mesure (sous l’importante réserve qu’elle soit adoptée par l’Assemblée) ni cotisations sociales ni impôt sur le revenu ne seront versés par la très grande majorité des salariés effectuant des heures sup’, faisant ainsi perdre plusieurs milliards de recettes publiques.

Mais il y a pire. Supposons que vous soyez patron. Vous avez besoin de bras supplémentaires. Qu’allez-vous faire ? Eh bien vous demandez plus d’heures sup’ aux salariés présents qui, dans la limite de leur épuisement, vont être trop heureux d’accepter.

Conclusion : défiscaliser les heures sup’, c’est accroître le chômage. Et pas qu’un peu. En 2008, sous Sarkozy, 3 milliards d’euros avaient été perdus par l’État, et 30 000 emplois avaient été supprimés. En une seule année, hein. Mais comme Emmanuel Macron « sait » que les entreprises ont « partout » du mal à recruter, il ne voit pas où est le problème.

[…]


Jacques Littauer. Charlie Hebdo Web. Source (Extraits)


2 réflexions sur “Réflexions sur le cout du travail

  1. bernarddominik 16/07/2022 / 23h04

    Macron n’est pas un vrai républicain, il reste avec l’idée que le roi, c’est-à-dire lui, peut exempter certains de l’impôts, il ignore que la République c’est l’égalité devant la loi et les impôts. Dans le même temps, le conseil constitutionnel est nommé par ceux-là même qu’il est censé contrôler…

  2. jjbadeigtsorangefr 16/07/2022 / 23h32

    Le travail sans cotisations sociales, c’est la mort de la sécu programmée.
    Déjà 70 milliards d’exonérations, les urgences qui ferment, les ……………. tout pour les riches

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