Éducation National : de déception en déception

Pap Ndiaye : faux père Noël, mais vrai père Fouettard pour les profs

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Dur, dur d’être ministre de l’Éducation nationale alors qu’il y a tant de points à régler :

  • Atteintes à la laïcité,
  • Directives hétéroclites
  • Abandons, désengagements pour certains enseignements.
  • Désengagement financiers envers les facs
  • Harcèlement entre élèves,
  • Retour de la Covid,
  • Baisse générale du niveau,
  • Difficultés de recrutement des enseignants…

La liste des problèmes semble interminable et la capacité d’une seule personne à les résoudre fort limitées.

Et l’on ne peut pas affirmer que le nouveau ministre Pap Ndiaye ait fait une entrée fracassante. D’abord, en raison de sa situation personnelle : l’homme scolarise ses enfants à l’école Alsacienne, école parisienne privée très chère, connue des people pour son côté bling-bling et, bien sûr, les chouettes rencontres entre « filles de » et « fils de » qu’elle permet.

Mais, pour Pap, il ne s’agit là que d’un « établissement privé qui est sous contrat et, donc, qui remplit une mission de service public » comme il l’a déclaré lors de sa longue entrevue accordée au Parisien. Pas la meilleure manière de motiver ses troupes, attachées au service public, le vrai, et qui n’ont pas, elles, les moyens de scolariser leurs enfants dans les écoles de riches.

Boulette et re-boulette

Seconde boulette : proposer, comme il l’a fait, qu’une absence du professeur d’histoire-géographie soit compensée par son collègue de français, qui utilisera ces heures pour faire une double dose de français. Ensuite, propose Pap, lorsque le collègue d’histoire-géo reviendra, il compensera en prenant sur les heures de français. Problème : les enseignants ont plusieurs classes et sont rarement libres aux heures auxquelles enseignent leurs collègues, ce qu’un ministre de l’Éducation nationale devrait savoir.

Troisième erreur : face au faible niveau des rémunérations, Ndiaye propose, comme l’avait déjà suggéré Emmanuel Macron, d’appliquer une part salariale « conditionnée à des tâches nouvelles ». Pour lui, il s’agit « d’ajouter un bonus pour ceux qui voudront aller plus loin. »

C’est joliment dit, mais cet homme souvent présenté comme étant de gauche devrait savoir qu’être mieux rémunéré lorsque l’on travaille plus, cela s’appelle simplement respecter le Code du travail.

2 000 euros nets pour les débutants, vraiment ?

Reste une bonne, et même une très bonne nouvelle : […], « passer le salaire de départ des jeunes au-dessus des 2 000 euros nets en 2023 ». Mais, soit le ministre est très généreux – ce que j’espère – soit cette promesse est impossible à tenir puisqu’il faudra -faudrait- revaloriser le traitement de l’intégralité des enseignants dans les mêmes proportions.

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Jacques Littauer. Charlie Hebdo Web. Source (Extraits)


2 réflexions sur “Éducation National : de déception en déception

  1. bernarddominik 02/07/2022 / 18h15

    Éducation santé sécurité services publics tout se dégrade. Pourtant nous sommes dans un des pays où le taux des prélèvements est le plus élevé, ce qui signifie que le gouvernement n’a pas de marges de manœuvre. Nous payons un état incapable de s’adapter aux évolutions des besoins, un véritable mammouth, gonflé là où il ne sert à rien, maigre là où il faudrait des muscles.

  2. jjbadeigtsorangefr 02/07/2022 / 23h22

    Combien toucheront ceux qui accepteront de nettoyer les chiottes?

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