À Perpignan, l’extrême droite s’offre trois jours de célébration de l’Algérie française
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Pendant trois jours, la ville de Perpignan, qui a versé pour l’occasion 100 000 euros au Cercle algérianiste, une association de nostalgiques de l’Algérie française, organise jusqu’au dimanche 26 juin 2022 un événement où elle se proclame « capitale des Français d’Algérie ».
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[…] Dans ce monde […] , le journaliste du Figaro Magazine Jean Sévillia, auteur de nombreux articles et ouvrages sur le sujet, viendra débattre avec l’essayiste Jean-Yves Faberon, auteur du nostalgique D’Algérie (L’Harmattan), d’une question qu’on pressent comme de plus en plus brûlante : « Face à la montée de la déconstruction de l’histoire de l’Algérie française, peut-on espérer un jour endiguer le phénomène ou faut-il le voir comme une fatalité ? »
Dans ce cercle fâché avec le travail des historiens qui, année après année, est venu battre en brèche l’histoire mythifiée de la colonisation, avec son éternelle imagerie de « routes, hôpitaux, écoles » construits pour le plus grand bonheur d’une population algérienne, étonnamment ingrate, s’est mise en place une histoire parallèle qui se raccroche aux derniers alliés. La recherche historique les trahit ? Pourquoi ne pas interroger l’armée (ou une partie d’entre elle) sur ce passé en train de s’estomper ?
« En quoi l’armée peut-elle être un outil de transmission de la mémoire de la guerre d’Algérie ? »,interroge ainsi, de manière révélatrice, l’une des tables rondes du week-end. Y ont participé Christophe Assémat, présenté comme un « docteur d’État en science politique ». Ce militaire, auteur d’un roman sous pseudonyme, Frères de solitude (éditions de l’École de guerre), est le fils de Jean Assémat, fondateur avec Roger Trinquier l’Union nationale des parachutistes (UNP), le théoricien de la « contre-subversion » et le défenseur de l’emploi de la torture en Indochine comme en Algérie.
À la même table, se trouvait le père Kalka, aumônier du 1er régiment de chasseurs parachutistes. L’homme se livrait en 2016 à une attaque en règle contre l’islam lors d’une cérémonie d’un club de parachutistes organisée aux Invalides en 2016. Selon un compte-rendu de l’association, il aurait expliqué : « Nous avons peur, ne serait-ce que d’émettre une simple critique à l’adresse de l’islam. Vous pouvez insulter les chrétiens, les bouddhistes, les juifs, les hindous… Vous pouvez cracher sur la Madone et Jésus, mais malheur à celui qui critique l’islam. » Avant d’ajouter : « L’action est l’indispensable complément de la prière […]. La piété dans l’inaction s’apparente à une bigoterie de fiotte. »
La soirée de vendredi s’est terminée en musique, avec un concert de Jean-Pax Méfret, le barde de l’OAS, organisation dont le chanteur né en Algérie, adulé de Zemmour, a fait partie, avant de devenir journaliste au journal d’extrême droite Minute, puis au Figaro Magazine. À son répertoire, des chants de l’Algérie perdue, dont « Les Barricades » – « le drapeau taché du sang d’Hernandez, la foule crie : “Algérie française !” » –, qu’a applaudi Louis Aliot, présent au premier rang.
La journée de samedi doit se clore sur une cérémonie où le maire RN déclarera « citoyens d’honneur » Hélie Denoix de Saint Marc et les généraux Edmond Jouhaud et André Zeller, les organisateurs du coup d’État d’Alger de 1961 pour s’opposer à l’indépendance de l’Algérie.
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Lucie Delaporte. Médiapart. Source (Extraits)
Des idiots, comment imaginer que 10% de la population fasse la loi et marginalise les 90% d’autochtones ? L’Algérie française était une utopie absurde. Ces gens ne réfléchissent pas, que diraient ils si les 10% d’étrangers qui vivent en France faisaient la loi?
Refaire l’histoire et vanter la suprématie de l’homme « blanc » pour justifier ce crime contre l’humanité qu’est la colonisation ne manquent pas d’audace ni de thuriféraires. Ces hommes assoiffés de haine et de mépris pour l’autre rejettent la vérité historique, ils ont la même démarche que ceux qui nient l’existence des chambres à gaz mais ce négationnisme là n’est pas sanctionné.