Le blé, nouvel outil de pression dans la guerre en Ukraine ?
Lundi, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a affirmé lors d’une conférence de presse que « des rapports crédibles montrent que la Russie pille les céréales ukrainiennes et les exporte pour les vendre à son propre profit ».
Le même jour de l’autre côté de l’Atlantique, le président du Conseil européen, Charles Michel, a accusé lui aussi la Russie des mêmes faits. L’ambassadeur ukrainien en Turquie avait déjà dénoncé vendredi « la Russie (qui) vole sans vergogne les céréales d’Ukraine et les exporte depuis la Crimée à l’étranger », notamment vers Ankara.
La veille, son homologue au Liban estimait que 100 000 tonnes de blé ukrainien avaient été livrées à la Syrie depuis le début de la guerre.
La question des céréales est un enjeu fondamental puisque la Russie et l’Ukraine assurent 30 % des exportations mondiales de blé. Kiev était même en passe juste avant la guerre de devenir le troisième exportateur mondial de blé et assurait à, elle seule, la moitié du commerce mondial de graines et d’huile de tournesol. Or depuis l’attaque de la Russie le 24 février, les ports ukrainiens de la mer Noire sont bloqués par Moscou et 20 à 25 millions de tonnes de grains restent dans les silos ukrainiens.
Confronté à ces accusations de vols, le Kremlin nie et se dit « prêt » à garantir la sécurité des navires quittant les ports ukrainiens en collaborations avec la Turquie. Mais la Russie demande également la levée des sanctions appliquées aux exportations agricoles russes pour faciliter les exportations ukrainiennes.
De son côté, l’Ukraine a dit refuser de déminer le port d’Odessa pour permettre la reprise de ses exportations de céréales, car elle craint que les forces russes n’en profitent pour attaquer la ville. Le président Zelensky a par ailleurs expliqué que la quantité de céréales destinées à l’exportation et bloquées en Ukraine en raison de la guerre pourrait tripler d’« ici à l’automne » pour atteindre 75 millions de tonnes. Et l’ONU alerte : entre le blocage dans les ports ukrainiens et la suspension des exportations indiennes, deuxième exportateur mondial de blé, en raison de la sécheresse, le monde se dirige droit vers « un ouragan de famines ».
À la guerre en Ukraine s’ajoutent donc la sècheresse et le risque de crise alimentaire mais aussi la poursuite de l’inflation et des problèmes d’approvisionnement à cause du Covid-19.
Autant de voyants au rouge qui inquiètent les économistes. La Banque mondiale décrit une tempête économique sur tous les fronts dans son dernier rapport bisannuel sur l’état de l’économie. Elle revoit donc très fortement à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2022, de 4,1 % anticipé en janvier à 2,9 %.
Surtout, elle craint que ce violent coup de frein soit durable, avec un possible retour de la stagflation, soit une période de stagnation économique combinée à une inflation élevée. Mais d’autres vont encore plus loin.
Ainsi le patron de la banque JP Morgan, Jamie Dimon, a révélé la semaine dernière qu’il préparait son établissement à faire face à l’ »ouragan » économique qui arrive et conseille à tous les investisseurs de faire de même.
France 5, C dans l’air du présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé – Source (Émission du 08/06/2022 disponible jusqu’au 08/07/2022)
L’Arme de la faim…
V. Poutine utilise l’arme verte dans sa guerre contre l’Ukraine et prend en otage le monde en empêchant les chargements en blé des bateaux dans les ports ukrainiens de la mer Noire. Ce faisant, il prive de nombreux pays du blé qu’ils avaient déjà acheté à l’Ukraine.
À cette situation, s’ajoutent les conséquences des modifications climatiques qui aggravent la famine dans plusieurs endroits de la planète, dont la corne de l’Afrique qui connaît la quatrième année consécutive de sécheresse L’Éthiopie a connu l’an passé la famine. La Somalie est en passe d’en souffrir cette année.
Les pays du Moyen-Orient sont en grave difficulté pour nourrir leurs populations. Pendant ce temps, dans les Bourses de Chicago et européennes Euronext, on organise la spéculation et on renchérit sur les prix des matières premières agricoles alors même que, selon l’Organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations Unies (FAO), les stocks mondiaux permettent de nourrir toute la population mondiale.
Le prix du caddie de courses augmente semaine après semaine poussant des familles aux privations. Il devient urgent de bloquer les prix des denrées alimentaires essentielles et de contenir l’inflation. La diminution de l’injuste impôt qu’est la TVA en est un moyen.
Extrait de la lettre du 10/06/2022 de P. Le Hyaric. Source
Arrêtons d’être naïf, la guerre ce n’est pas un jeu, l’Otan manie l’arme économique et voudrait que la Russie n’y réponde pas.
Le blé est une arme économique déjà utilisée contre l’URSS dans le passé, que les Russes l’utilisent n’a rien de scandaleux.
La Turquie, comme d’habitude, pratique un double jeu, elle a besoin de blé et ne va pas affamer sa population pour les beaux yeux de Biden et Zelensky.
De toute manière tout est bon pour se faire de l’oseille…