Ces sulfureux candidats macronistes.

Le chef de l’État a donné son feu vert à l’investiture de personnes loin d’être exemplaires : comme Thierry Solère, Laetitia Avia, Gérald Darmanin, Éric Woerth, Sira Sylla, Anne-France Brunet, Jérôme Peyrat…

Il y a bien sûr le cas Thierry Solère, doté d’un CV riche en mises en examen pour treize chefs d’accusation, dont «  fraude fiscale  », «  emploi fictif  », «  détournement de fonds publics  » ou «  trafic d’influence passif  ». Pas de quoi empêcher le parti présidentiel de l’investir dans la 9ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine.

Même traitement de faveur pour Éric Woerth (ex-LR), candidat sous la bannière Ensemble ! dans l’Oise. L’ancien ministre du Budget est toujours mis en examen pour «  financement illégal de campagne électorale  » concernant celle de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007.

Dans un autre registre, la majorité a réinvesti Laetitia Avia (Paris), en dépit des lourdes accusations qui pèsent sur elle. La députée est visée depuis 2020 par une enquête pour «  harcèlement moral  » après des plaintes de cinq anciens collaborateurs dénonçant des humiliations et des propos sexistes et racistes, comme l’avait révélé Mediapart. L’affaire n’a pourtant pas eu la moindre conséquence politique.

Idem pour la députée Sira Sylla, candidate Ensemble ! en Seine-Maritime, récemment convoquée devant les prud’hommes pour répondre des faits présumés de harcèlement moral sur un assistant.

Ou encore pour Anne-France Brunet, réinvestie en Loire-Atlantique malgré une plainte le 3 mai 2022 pour « violence et harcèlement contre une collaboratrice ».

Son collègue de Guyane, Lénaïck Adam, est pour sa part soupçonné d’avoir influencé les travaux de la commission d’enquête qu’il présidait sur l’orpaillage illégal en Guyane, afin de favoriser l’activité de sociétés minières liées à son père.

On remarque également sur les listes des candidats l’actuel ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin (Nord), accusé de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance pour des faits remontant à 2009. Le parquet de Paris a requis, mi-janvier, un non-lieu pour l’ancien maire de Tourcoing. Mais le dossier n’est pas clos, et la juge d’instruction doit encore se prononcer.

La même logique s’applique pour le député Yves Blein, réinvesti dans le Rhône alors qu’il est visé par une plainte pour «  harcèlement sexuel  ».

Et Jérôme Peyrat, reconnu coupable en 2020 de violences volontaires sur son ex-compagne, se représente en Dordogne, avec le soutien du président de la République.

À la manette des investitures, Emmanuel Macron n’a visiblement pas jugé bon de les écarter.


Lola Ruscio. Source (Extraits)


3 réflexions sur “Ces sulfureux candidats macronistes.

  1. Ancre Nomade 15/05/2022 / 14h19

    En même temps…
    Hein.

  2. jjbadeigtsorangefr 15/05/2022 / 15h01

    Recruter des spécialistes est un signe de bonne santé et il en faut pour attaquer un second mandat…..

  3. bernarddominik 15/05/2022 / 18h15

    La République vue par Macron c’est un roitelet qui distribue privilèges et prébendes. Il tient un discours qui semble républicain (pas toujours ) mais agit à sa guise.

Les commentaires sont fermés.