Expression…
Il en était des chevaux du temps jadis un peu comme des automobiles du nôtre : tous n’avaient pas la même taille et la même fonction. En gros il en existait plusieurs sortes :
- Les chevaux de parade, ou de voyage;
- Les palefrois « por chevauchier a l’aise du cors », qui étaient aussi les montures des dames;
- Les roncins, bêtes porteuses d’armes et bagages, aussi appelés somiers (de somme), qui servaient également aux écuyers et gens de moindre importance;
- Les destriers, étaient ainsi nommés parce que l’écuyer les conduisait de la main droite (la dextre) quand ils allaient « à vide ».
C’étaient les chevaux de combat, de belle race et de haute taille — plus le cheval est grand, mieux on domine son adversaire — les grands chevaux.
Mes sires Gauvains fu armez,
Et si fist a deus escuiers
Mener an destre deus destriers.
(Le Chevalier de la charrette, XIIe.)
Or sachiez que, quant ils monterent,
il i ot ploré maintes lermes.
Trois somiers a robes et armes
orent, et granz chevax de pris.
(Guillaume de Dole, XIIIe.)
Monter sur ses grands chevaux c’est donc le signe de la bataille :
« Atant guerpissent [abandonnent] les palefrois, si sont es destriers montés » (mie).
Naturellement, ce n’est pas une action que l’on entreprend l’esprit calme et serein, il y faut de la fougue et de l’arrogance.
On dit aussi — dit Furetière — « qu’un homme monte sur ses grands chevaux; pour dire qu’il parle en colère et d’un ton hautain ».
Claude Duneton « La puce à l’oreille »
Bonsoir Michel, merci pour ces explications, il m’arrive souvent de « monter sur mes grands chevaux » bonne soirée Amicalement MTH