Ukraine-Russie au 05/03/2022

Avertissement: l’information à l’heure, au jour, de quelques provenances soit-elle, ne saurait être la stricte exactitude sur le terrain et parmi la population. Nous devons rester mesurés en diffusant des propos, se rattachant à ce conflit. MC

Depuis novembre 2021, les services américains de renseignement n’ont cessé d’annoncer une imminente invasion de l’Ukraine.

Le 4 décembre 2021, Lloyd Austin, le patron du Pentagone, et Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, employaient les mêmes termes : « Il faut nous préparer au pire. »

En janvier 2022, le porte-parole de la Maison-Blanche et les services barbouzards occidentaux chantaient la même chanson

Sans attendre, les Etats-Unis et leurs alliés auraient donc pu armer les Ukrainiens, alors qu’ils se sont bornés à menacer Poutine de « terribles sanctions » économiques et financières s’il osait passer à l’acte.

Au début de février 2022, enfin, Biden déclarait qu’il n’avait pas l’intention d’envoyer un seul soldat camper à Kiev pour s’opposer à Poutine, car cela déclencherait, disait-il, « une guerre mondiale ».

On connaît la suite.

Les images obtenues par les satellites d’espionnage prouvaient la concentration de plus en plus élevée de troupes russes aux frontières de l’Ukraine. Débutait alors, en prélude à la future tragédie, une petite comédie en trois actes.

  • Premier acte : Biden, Macron et le chancelier allemand Scholz téléphonaient à Poutine avec l’impression de négocier.
  • Deuxième acte : les services américains confirmaient (grâce à des agents infiltrés dans le haut commandement russe ?) que des généraux mettaient la dernière main aux plans d’invasion et dressaient la liste des cibles à détruire en priorité.
  • Troisième acte : Blinken, le chef des diplomates américains, Macron et Scholz se rendaient à Moscou avec l’espoir de calmer leur ancien « partenaire ».

La comédie prend fin le 24 février 2022 au matin avec les premiers bombardements, quand Poutine déclare qu’il veut « démilitariser l’Ukraine et la dénazifier ».

Un analyste des services français qualifie alors cette entrée en guerre de « pari stupide contre l’Histoire », et plusieurs chefs militaires évoquent « le paranoïaque du Kremlin ».

Comme au temps de l’Union soviétique, « la Russie, ne craint pas de faire la guerre à un Etat européen pour le mettre au pas », remarque un expert militaire.

A Paris, ce 24 février, personne ne donne cher des Ukrainiens. A l’Elysée, Macron dispose des informations obtenues par la Direction du renseignement militaire selon lesquelles Poutine a mobilisé de 115 à 120 bataillons interarmes (un millier de combattants chacun), 550 avions de combat, 1 200 chars lourds, des centaines de blindés légers, d’hélicoptères et de canons, une quarantaine de navires de guerre en mer Noire, etc.

Mais, le 1ᵉʳ mars au matin, alors que ce numéro du « Canard » va être mis sous presse, les Russes piétinent encore sur le terrain, et le nombre de morts et de blessés dans leurs rangs commence à compter.

Des diplomates et des militaires français l’affirment : « La résistance ukrainienne va coûter cher aux Russes (alors qu’ils) voulaient occuper l’Ukraine en trois ou quatre jours ».

Commentaire, en substance, d’un général chargé à l’état-major des armées de surveiller l’évolution des rapports de force internationaux : « Poutine lance un défi à l’Occident, dont la relative inertie lui a permis de susciter la crainte d’une possible confrontation générale », avec, comme il l’a dit, champignons nucléaires au menu. Et ce même général d’annoncer que la Chine pourrait s’inspirer de ce qu’il se passe en Ukraine pour tenter de « récupérer Taïwan ».

Les partisans à tout crin de l’Alliance atlantique vont sans doute reprocher au grand patron américain son « immobilisme prudent », et aux membres de l’Otan leur simple surveillance de la montée en puissance du dispositif militaire russe, à deux pas de l’Ukraine.

Faute de mieux, plusieurs d’entre eux ont annoncé (ce qui, une fois la guerre entamée, ne mange pas de pain) la livraison de missiles antichars et antiaériens, de munitions en tous genres et même d’avions de combat (d’anciens appareils Mig russes).

La France est partie prenante de ces exportations, malgré, paraît-il, des stocks insuffisants. L’Élysée et le ministère des Armées ont insisté : « Il ne s’agit que d’équipements de défense ». Aurait-on peur, si on leur livrait des chars Leclerc, que les Ukrainiens en profitent pour envahir la Russie ?

Et ce ne sont pas quelques renforts supplémentaires envoyés en Allemagne, dans les États baltes, en Pologne ou en Roumanie, tous membres de l’Otan, qui obligeront Poutine à rapatrier ses envahisseurs.


Claude Angeli. Le Canard Enchainé. 02/03/2022


Une réflexion sur “Ukraine-Russie au 05/03/2022

  1. jjbadeigtsorangefr 06/03/2022 / 9h50

    Invasion cousue de fil blanc, comme si Poutine ne faisait que répliquer aux précédentes manœuvres de l’OTAN le long de ses frontières. En attendant ce sont les peuple du monde entier qui souffrent et vont souffrir, les pétroliers et marchands de canon vont se régaler……

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