La fabrique de l’ennemi
Vladimir Poutine aurait-il lu Karl Marx, auteur souvent cité dans l’ex-URSS? Le philosophe allemand, dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852), rappelait que, dans des périodes de crise, certains hommes évoquent « les esprits du passé » et répètent « leurs mots d’ordre » pour « apparaître sur la nouvelle scène de l’Histoire ».
C’est ainsi avec stupeur que le monde entier a entendu la déclaration de guerre du président russe à l’aube du jeudi 24 février 2022, pour « arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine ». L’Ukraine, toujours au centre des remaniements qui se produisent en Europe depuis le XVIIe siècle, est indépendante depuis 1991.
Que le chef du Kremlin entende l’annexer, comme il le fit de la Crimée, procède d’une logique dont il a depuis longtemps fixé les termes : grignoter les États qui s’étaient soustraits à l’influence soviétique et les réintégrer dans la Grande Russie.
Plus étonnante est la référence au nazisme. L’ancien officier du KGB, nouveau Dr Folamour (film de Stanley Kubrick, 1964), a ressorti la vieille rhétorique stalinienne consistant à traiter ses ennemis, intérieurs ou extérieurs, de « nazis ».
Le souvenir de la « Grande Guerre patriotique » contre l’Allemagne est le point d’appui de son argumentation, même si aucun «génocide » n’a évidemment été perpétré contre les pro-Russes dans l’est de l’Ukraine, à l’appel desquels Poutine prétend répondre.
Mais dans le registre des références à la Seconde Guerre mondiale, on peut rappeler que l’Allemagne prétendait, elle aussi, « protéger » les Allemands « de souche ». Et que les accords de Munich, en 1938, scellèrent la mort d’un État indépendant, la Tchécoslovaquie, pour sauvegarder une paix illusoire
Gilles Heuré. Télérama. N°3764 – 02/03/2022
Il faudrait aussi rappeler que dans l’armée ukrainienne, des divisions arborent des insignes nazis ouvertement.
Rappeler aussi que quand la Grenade a voté pour un président communiste les USA y ont envoyé les marines et l’OTAN a applaudi.
Je ne peux approuver les méthodes radicales de Poutine, mais pas non plus l’UE et l’OTAN qui ont incité Zelensky à le provoquer.
Cette guerre ce n’est pas le méchant agresseur contre le gentil, mais bien la lutte de 2 camps opposés par les intérêts.
Le mensonge d’état se perpétue et Poutine n’a rien inventé et il y aura encore des crédules pour le croire.
Et les populations civiles morflent et vont morfler… Et pour franchir la frontière et pénétrer en Pologne, il serait actuellement préférable de ne pas être d’origine africaine… bonjour la solidarité internationale envers les étudiants concernés !!
Nausée, écœurement voilà de quoi en réjouir certains dans notre pays… qui prétendent nous gouverner demain.