Libres jugements

… mais qui sont, celles ceux qui l’ont poussé dans cette galère, qui cela arrange-t-il en fin de compte, est la véritable question à se poser et enfin, Taubira est-elle complice ou naïve ?

15 février 2022 à 14h33

Lundi 14 février 2022, le PRG seul parti politique qui soutenait Taubira, a annoncé par la voix de Guillaume Lacroix son président, qu’il se mettait « en retrait » de la campagne de Christiane Taubira. 

Celle qui depuis le 30 janvier 2022 était désignée par quelque 400 000 votants à la Primaire populaire (PP), devait engager une dynamique autour de sa candidature afin de réunir « les »gauches. En réalité, partie bien trop tardivement elle n’a fait qu’allonger la liste des possibles candidats « de la gauche ».

Quoi qu’il en soit, l’affaire est très ennuyeuse pour la candidate. Sans le soutien franc d’un parti, obtenir les 500 parrainages d’élus avant le 4 mars, condition sine qua none à la présence d’un bulletin « Taubira » dans les bureaux de vote le 10 avril prochain, est une gageure.

Les partisans de l’ex-garde des Sceaux mettent en avant le soutien officiel de la Primaire populaire, et la force de frappe de ses bénévoles. Mais, ces derniers se font discrets dans la campagne. Le collectif citoyen organisateur de l’investiture se contente surtout de relayer sur les réseaux sociaux les contenus de la candidate ainsi que ses appels aux dons.

Quant aux élus ayant conditionné leur parrainage à la promesse du rassemblement dans le cadre du « serment de Romainville », elles et ils se considèrent désormais comme libres de l’offrir à quiconque, la candidature de Christiane Taubira n’ayant pas été la force motrice espérée.

Le week-end des 12 et 13 février, le collectif citoyen a tenu une assemblée générale mouvementée : « En interne, deux positions s’affrontent, relate Samuel Grzybowski, l’un des instigateurs de la Primaire populaire. Certains pensent que le contrat n’a pas été tenu par Taubira qui devait être une candidate du rassemblement, la “marieuse” disons, et qu’il est donc impossible de la soutenir ; les autres estiment que Taubira est la “mariée”, qu’elle incarne le rassemblement, et qu’il faut la soutenir jusqu’au bout par une base forte. » 

D’où la ligne de compromis entérinée à l’issue de l’AG : faire campagne pour obtenir, avant le premier tour, le rassemblement des candidatures Taubira, Jadot et Mélenchon (qui ont toutes trois atteint des mentions favorables lors du scrutin). Une décision qui ressemble étrangement à un retour au point de départ… 

Alors que le vide partisan s’est fait autour de la candidature de Christiane Taubira, il ne reste plus désormais que sa fragile ossature citoyenne. Une faiblesse dont l’entourage de la candidate entend faire une force sur laquelle s’appuyer dans les semaines à venir, quand bien même il s’agit de faire une (grosse) entorse à la promesse de départ — celle de l’union de la gauche.

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Article rédigé d’après les écrits de Mathieu Dejean, Mathilde Goanec et Pauline Graulle – Médiapart. Titre original :  « Taubira : sa campagne prend l’eau de toutes parts ». Source (Extraits)

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