Vider son sac

Aujourd’hui, c’est déballé ses rancœurs. Hier, bien autre chose !

Contrairement à l’apparence c’est un vrai sac à l’origine venant d’un terme de tribunal. En effet nous avons aujourd’hui des dossiers, des registres, des chemises et des classeurs où nous mettons nos documents en conserve, sous étiquette dûment alphabétiques et répertoriées.

Autrefois, le document était écrit sur support papier ou sur du parchemin (plus les actes étaient officiels, plus le support était épais) dont chacun était non pas plier mis en liasses, mais rouler, loué par un ruban et quelquefois scellé.

Comment ranger et transporter ces rouleaux ?

Eh bien dans un sac !

« Sac, en terme de Palais se dit de celui où l’on met les pièces d’un procès » (Furetière).

Chaque plaideur, ou plutôt chaque avocat, arrivaient à l’audience avec le sien dont il portait un à un les actes notariés, assignation, mémoire et justificatifs de tous ordres, selon l’importance et la complexité de la cause.

Devant le juge, il « vidait son sac » entièrement, avec toute la hargne sans doute qui est mise dans ces cas-là, et dont l’expression voguant seul loin des salles de justice a gardé jusqu’à ce jour la coloration agressive.


Extrait de « La puce à l’oreille ». Claude Duneton