Le 6 janvier 2022, deux jours après la fameuse promesse de Macron sur les non-vaccinés qu’il va « emmerder »…
… Nils Passedat, agriculteur et maire sans étiquette de Lavaurette, 230 habitants, s’énerve et s’emballe un brin.
Quoi ? « Un irresponsable n’est plus un citoyen » ? Bien que ne s’affirmant pas du tout antivax, il envoie à la préfète de Tarn-et-Garonne le portrait du président de la République qui trônait jusqu’alors dans la salle du conseil municipal et lui conseille, un rien solennel, de le « recycler dans les latrines de la République », précisant qu’elle y trouvera le « matériau indispensable pour conduire une politique d’emmerdement » du Président. Il croit utile d’en remettre une couche en lui demandant si elle va « entrer en résistance ». La réponse ne se fait pas attendre.
Le 10 janvier 2022, la préfète, Chantal Mauchet, dénonce dans un courrier les « termes outrageants à l’encontre du président de la République et du représentant de l’Etat dans le département ». Et saisit le procureur, qui « avisera de la suite à donner ». Elle demande au maire de « respecter les valeurs et les institutions de la République » et d’« afficher sans délai le portrait du président de la République ».
Le 12 janvier, il lui rétorque par écrit qu’il « exécute » à la lettre les lois et règlements concernant l’affichage des symboles républicains : « L’emblème national est maintenu en permanence sur la façade, un buste de Marianne orne le secrétariat, et la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789 veille à présent sur la salle du conseil municipal » à la place du portrait de Macron… Celui-ci « ne faisant l’objet d’aucune norme juridique, je ne vois pas de quel droit vous pouvez exiger que je le remette en place ».
Six jours plus tard, le maire, décidément un emmerdeur, porte plainte contre le président Macron pour « outrage à la fonction présidentielle » et « discrimination ». Et aussi contre la préfète pour « abus de pouvoir ». Après tout, le droit à l’outrance, c’est pour tout le monde, non ?
Le 4 février, les gendarmes de Caussade (Tarn-et-Garonne) cuisinent pendant une demi-heure le maire et ses deux adjoints.
Anne Gaullier, procureure par intérim de Montauban, confirme que la chose est terriblement sérieuse : « Oui, une enquête est en cours et j’apprécierai le moment venu les suites à donner à cette affaire. »
Dans le monde d’après, Clochemerle tient la forme.
J. C. – Le Canard Enchainé- 09/02/2022
Incroyable. Et si je m’essuie les fesses avec la photo de Macron cette idiote de préfète va me poursuivre?
Chiche…
Il manque Don CAMILLO et PEPONNE….
ceux-qui-nous-gouvernent font un usage sans cesse plus con-pulsif de l’accusation d’outrage. En effet l’outrage, comme la Sainte Trinité, existe de par sa propre affirmation ; dès lors et à la différence de l’insulte, de la diffamation etc. (qui laissent au moins la porte ouverte au : y-m’a-dit-ça, j’y-ai-dit-ça) il permet donc d’éviter tout ce qui pourrait ressembler au début du commencement d’un débat contradictoire. Et voilà, c’est pas plus compliqué que ça l’état de Droit !