Expression
Cette expression courante chez les employés de toutes les fabriques, mais qui « à cause de cela » à un arrière ton argotique de basse consommation, et peut-être (je dis bien peut-être) de fastueuse origine.
Elle pourrait venir du reversis, introduit en France au cours du XVIᵉ siècle, et dans lequel « gagne celui qui fait le moins de levées et où le valet de cœur, appelé quinola, est la carte principale ».
On a vu que Louis XIVᵉ en était friand : « Il trouve le temps (s’émerveille un contemporain) non seulement d’expédier les affaires de l’État, mais même de voler la pie [terme de chasse] et de jouer au reversis. »
On sait aussi qu’à ce poker royal les mises, n’étaient pas des haricots : « deux, trois, quatre cents pistoles s’y perdent fort aisément », confié Mme de Sévigné (disons autant de millions de centimes).
Donc à ce jeu la « bonne » est le « nom de différents payements. A la bonne se dit quand on place le quinola ou un as sur la dernière levée, afin de recevoir un double payement » (Littré).
En tout cas, si votre patron vous à, à la bonne, il ne doublera sans doute pas votre salaire. Cependant, il pourra fermer les yeux sûr, par exemple, dix minutes de retard…
Claude Duneton – Recueil « La Puce à l’oreille ».