Mercredi 2 février 2022 à 18 heures. Réunion hebdomadaire du pôle mobilisation de la campagne d’Anne Hidalgo.
Cent cinquante cadres socialistes sont connectés : maires, patrons de fédération, de département et autres élus. Le premier secrétaire, Olivier Faure, ouvre la séance en mettant l’accent sur « les mauvais sondages d’Anne Hidalgo, la difficulté de mener campagne» et regrette que « les meilleurs discours, les meilleurs soutiens, les meilleurs programmes n’inversent pas la tendance ».
Conclusion de Faure
: « La situation est difficile et il faut prendre cela en compte. »
Traduction pour certains camarades : Hidalgo doit-elle aller jusqu’au bout ?
« Olivier, tu es le premier démobilisateur ! rugit Martine Aubry. Tu baisses les bras avant d’avoir combattu. On ne peut pas, dans ces conditions, mener la bataille si au point de départ on est défaitiste. »
La première intéressée, Anne Hidalgo, entre dans la danse sur le même ton : « Il ne faut pas peindre du noir sur du noir. Il faut essayer de trouver des éléments positifs, qui existent toujours dans une campagne, en sachant que tous les éléments ne sont pas encore là et qu’on ne peut pas suivre ce discours défaitiste. Tu le sais bien, Olivier, les sondages me sous-estiment ».
Réplique de Faure : « C’est un mauvais procès qu’on me fait. J’essaie d’être objectif, et on me fait un procès d’intention. »
Peu avant la fin de la réunion, les lumières du QG s’éteignent brusquement. « Alors, on essaie de débrancher la candidate ? » lâche Hidalgo, preuve qu’elle garde le sens de l’humour.
Devant ses amis, le premier secrétaire du PS dira un peu plus tard : « Qu’ils se démerdent, maintenant ! »
Tout baigne…
Article non signé. Le Canard enchaîné. 09/02/2022
BOF