Pour Jean-Michel Blanquer, ce début 2022 est un cauchemar.
Le ministre se raccroche aux branches, concède de timides mea culpa dans les médias, mais rien n’y fait. On le devine surpris par la tournure des événements, lui qui a mené tambour battant tant de réformes réputées impossibles, à commencer par celle du sacro-saint baccalauréat.
Que vient-on lui chercher des noises avec ses vacances à Ibiza! Jean-Michel Blanquer n’a pas saisi combien les enseignants étaient fatigués d’être gouvernés à la hussarde, par un ministère qui ne prend même plus la peine de simuler le dialogue avec les organisations syndicales.
Les candidats à l’Élysée sont prévenus, le prochain locataire de la Rue de Grenelle devra être choisi en fonction de sa capacité à coconstruire avec les enseignants.
- Mais coconstruire quoi?
C’est toute la question et on aimerait qu’elle s’impose enfin dans le débat public alors que l’échéance électorale se rapproche à grands pas.
- Quelle école veut-on?
- Celle façonnée par Jean-Michel Blanquer depuis sa nomination (maintes fois) approuvée par Emmanuel Macron ?
- Elle vise, si on résume à grands traits, à orienter les élèves tout au long de leur scolarité de manière à mieux répondre aux besoins de l’économie (projet dans lequel Parcoursup est une pièce maîtresse). Et ainsi réduire le chômage. Quitte à assigner les uns et les autres dans leurs girons scolaires, grandes écoles pour les élites et formations « professionnalisantes » pour les classes populaires, comme l’assurent ses détracteurs?
- Une chose est sûre, à l’issue de ce quinquennat notre système éducatif est toujours aussi inégalitaire.
La France demeure l’un des pays de l’OCDE où le milieu social, culturel et économique influe le plus sur les performances à l’école.
Marc Belpois – Télérama – N°3759 26/01/2022