Bolloré : ce censeur.

S’entourant de très dévoués larbins, enrôlés par ce monstre d’égoïsme conservateur-catho-ultra-pratiquant, régentant, réglementant à sa façon dictatoriale le monde de l’édition et des médias comme il l’a fait avec le rachat de nombreuses sociétés de productions, le tout afin d’influencer le monde politique en propulsant notamment le trublion « Z », sur le devant de la scène… MC

Avant de paraître au Seuil en octobre, la première biographie non autorisée sur Éric Zemmour du journaliste Étienne Girard devait être publiée chez Plon, propriété de Vincent Bolloré. La direction a préféré renoncer au projet, pourtant déjà signé et en partie rémunéré, par crainte que cela déplaise au milliardaire.

Pourquoi licencier à Canal+, purger la rédaction d’iTélé ou d’Europe 1 dans la douleur, quitte à susciter indignation et vague de soutien contre soi ? Ce qui se passe chez Plon illustre peut-être l’intérêt de ce genre de décisions brutales prises par Vincent Bolloré. Cela montre comment le licenciement d’un homme peut façonner le climat anxiogène de tout un groupe. Et permettre de préserver les protégés du milliardaire, à l’instar du candidat Éric Zemmour. 

Novembre 2020, l’humoriste de Canal+, Thoen se fait licencier après avoir participé à un sketch pour railler les obsessions anti-migrants du présentateur phare de CNews, Pascal Praud. Les signataires d’une pétition pour le soutenir sont inquiétés et plusieurs journalistes sont remerciés. 

Plon résilie son contrat avec le journaliste 

D’après des documents consultés par Médiapart, c’est à cette époque qu’Étienne Girard s’alarme auprès de sa maison d’édition dans la foulée de l’affaire Thoen. À trois reprises, le journaliste souhaite savoir si son enquête sera toujours publiée et avoir confirmation qu’on n’utilisera pas de supposés motifs juridiques pour la censurer.

En décembre, d’abord, il demande des garanties à son éditrice, alors en congé maternité. Loin de le rassurer, la direction de Plon tarde à répondre et fait planer le doute sur la possibilité que son livre puisse être finalement publié.

Étienne Girard n’obtient alors de réponse ferme ni de son éditrice, ni de la maison d’édition. Le livre était pourtant signé et attendu à l’automne.

À partir de janvier 2021, plus rien ne se passe comme prévu.

Le 13 janvier, le journaliste écrit à Salomé Viaud et demande une nouvelle fois la confirmation qu’il a bien une liberté totale d’enquête.

Le 17 janvier 2021, nouvelle inquiétude d’Étienne Girard. Lors d’un échange avec son éditrice, il expose une nouvelle fois ses doutes.

Sans explication, elle lui suggère de rompre son contrat.

Le journaliste reçoit alors une lettre de rupture, qu’il accepte. 

D’après cette lettre d’accord consultée par Médiapart, la décision est donc prise de renoncer à la parution de ce livre. « Ainsi que nous vous en avons informé, nous renonçons à la publication de cet ouvrage, et par conséquent souhaitons résilier notre contrat », peut-on lire dans ce document consulté par Médiapart.

Fait exceptionnel, Plon libère l’auteur de son contrat, lui permet de publier son livre dans n’importe quelle autre maison et lui laisse conserver l’avance déjà versée. « Nous vous proposons de conserver, à titre de dédommagement forfaitaire, la somme qui vous a été versée à la signature du contrat », écrit la direction de Plon. 


David Perrotin. Médiapart. Titre original : « Pour ne pas froisser Bolloré, les éditions Plon renoncent à publier une enquête sur Zemmour ». Source (extraits)


Note : Bien évidemment cette enquête est parue depuis… mais n’aurait jamais été aux premières loges des émissions littéraires, celles qui comptent et servent l’après-vente. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? : 1) soit cette enquête ne révélait rien de spécial ou si peu sur le pseudo-candidat ; 2) soit-elle révélait, et alors nous devrions nous offusquer contre cette forme de censure pernicieuse (pour ce livre et d’autres possibles).

N’ayant pas lu directement cette enquête, pas plus que vu/lu aucune reprise, aucun extrait provenant de ce livre, de cet auteur, relatant le candidat Éric, nous nous en étonnons et nous posons la question :  « Pourquoi cette spécifique information de Médiapart, sur le rôle et l’emprise jouée par l’empire Bolloré, sur cette enquête ? » MC


Une réflexion sur “Bolloré : ce censeur.

  1. jjbadeigtsorangefr 26/12/2021 / 11h48

    Bolloré c’est la voix de son maître ou la porte.
    On peur dire qu’avec lui on a le choix.
    Que sa volonté soit faite au ciel comme sur terre.
    Amen (surtout ce qui rapporte).
    AMEN ne veut pas dire cela me dites vous. ça dépend des fois (pluriel de la foi) …

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