Une canaille en costard

Cet individu qui bien « planqué » dans ses fonctions, évoluant dans un univers hors des réalités quotidiennes, active des leviers élargissant les inégalités, appauvrissant beaucoup d’entre-nous, enrichissant toujours plus, quelques-uns. Vive le droit de vote et usons de cette possibilité pour changer de gestion, de constitution, de mentalité, cessons enfin d’être des individualistes… MC

L’amateur d’économies sur le dos des pauvres… encore un, mais pour celui-là, le poids de l’application de ses directives, compte autant que celles de la BCE (de Lagarde) !

Dans une première vie, François Villeroy de Galhau, descendant d’une ancienne famille de bourgeois lorrains, François, ancien élève du collège public de banlieue Saint-Louis-de-Gonzague, est marié à Florence Gilbert de Vautibault, avec laquelle il a cinq enfants, dont il s’occupe matin, midi et soir. Aujourd’hui gouverneur de la Banque de France, ce Polytechnicien, a occupé toutes les fonctions possibles ou presque : direction du Trésor, conseiller de Pierre Bérégovoy puis de Strauss-Kahn, etc. En 2003, il passe dans le privé. Il devient PDG de Cetelem, sponsor officiel du surendettement des pauvres, puis devient, entre 2011 et 2015, directeur général délégué de BNP Paribas, l’une des plus grandes banques du monde.

François, kiffe la souffrance – enfin, pour les autres. Son programme pour 2022, qui risque d’être appliqué, est aussi doux au visage qu’une claque de Folcoche.

Pour surveiller les banques, quoi de mieux qu’un banquier ?

Donc, la banque, il connaît, François. Un peu trop, même. En septembre 2015, sa nomination à la direction de la Banque de France fait sursauter de nombreux économistes, tant le conflit d’intérêts est énorme : en tant que patron de l’instance chargée de la surveillance des banques, il va devoir s’occuper de ses anciens collègues, ses potes, voire de ses ex, qui sait.

[…]

François Villeroy de Galhau, père fouettard

Mais tout cela n’empêche pas François, dont le salaire n’est pas public, de nous donner des leçons.

  • L’effondrement écologique, celui des services publics, l’océan de pauvreté ? François ne voit rien de tout cela. Non, pour lui, la priorité, c’est d’éviter de trop fortes hausses de salaires, afin « qu’il n’y ait pas de spirale prix-salaires hors de contrôle ».
  • Constatant, ce qui exact, que le taux d’emploi est faible en France – le taux d’emploi des 15–64 ans en France n’est que de 67 % – François propose quelques heureuses banalités, comme l’amélioration de la formation et même, tenez-vous bien, des augmentations de salaires et l’amélioration des conditions de travail.

Mais François est, comme son ami Emmanuel, un obsédé de la casse sociale : il veut réformer l’assurance-chômage, alors que la baisse des allocations, en plus d’être dégueulasse, est inefficace, puisqu’elle conduit les personnes concernées à accepter le premier emploi qui passe, pour l’abandonner peu après, à leur détriment et à celui de leur employeur.

L’obsession de la réforme des retraites

Et, quant aux seniors, que nous dit François ?

Je le cite : « tout le monde sait qu’il faudra une réforme des retraites ». Et ce alors que cette réforme est inutile, puisque les réformes déjà intervenues vont fortement diminuer les pensions des futurs retraités, dont seule une minorité satisfera aux conditions de durée de cotisation. Le problème, en réalité, cela va être la remontée de la pauvreté chez les anciens.

Comme l’explique le génial Michaël Zemmour, d’ores et déjà, « une personne sur deux n’est plus en emploi au moment où elle part à la retraite. Ces personnes vivent soit des revenus de leur conjoint, soit des minima sociaux, ou des indemnités de licenciement. Un tiers d’entre eux sont pauvres ! »

Bref, penser faire des économies en durcissant les règles de départ à la retraite ne marche pas, puisque les personnes proches de la soixantaine, malades, fatiguées, ou lourdées, vivent d’allocations-chômage, de pensions d’invalidité ou du RSA. […]

Baisser la dette publique pour casser nos services publics

Mais cela n’empêche pas François de brailler à la baisse de la dette publique. Car, comme il le dit, « maîtriser la dette est en outre essentiel pour la solidarité entre générations, mais aussi pour la crédibilité de la France sur la scène européenne. »

Bon, pourquoi pas, puisque la dette publique est en effet élevée. Que propose François ?

  • De durcir enfin les sanctions contre la fraude fiscale et sociale, en les punissant de peines de prison ?
  • De renforcer les effectifs de Bercy, qui ont diminué durant le quinquennat ?
  • De taxer un peu plus les hauts patrimoines, qui ont explosé durant le Covid ?

Non, bien sûr. Voici l’amère recette de François :

  • De plus de croissance (dont « tout le monde sait » qu’elle est devenue mortelle) ;
  • De mettre en place ses réformes (injustes et inefficaces) ;
  • De « meilleure maîtrise et efficacité de nos dépenses publiques » (faire crever un peu plus l’hôpital, l’école, la police et la justice)

Bref, François, dont les enfants sont dans le privé, qui va se faire soigner à l’hôpital américain de Neuilly, tout ça grâce à son énorme salaire public, veut notre mort, et celle de notre société.


Jacques Littauer – Charlie Hebdo Web – Source (extraits) https://charliehebdo.fr/2021/12/economie/patron-banque-france-amateur-economie-dos-des-pauvres/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=QUOTIDIENNE_22122021_-_ABONNES&utm_medium=email


5 réflexions sur “Une canaille en costard

  1. bernarddominik 23/12/2021 / 15h38

    Oui, je l’ai connu comme patron.
    Haut fonctionnaire, comme presque tous les dirigeants des banques françaises, ces gens n’ont aucune morale, ils se versent des salaires délirants des avantages en nature tout aussi délirants comme la CB de la banque qui permet de tout faire payer par l’entreprise voiture de fonction chauffeur, même avion, tout en prônant le serrage de ceinture pour les autres. Et en plus, on ne peut pas affirmer que ces gens sont géniaux: ils n’inventent rien, ne font que profiter des avantages que leur procure leur statut, ceux qui font réellement marcher la banque ce sont ces milliers de petits cadres qui vont chercher les affaires, qui préparent les dossiers, font fonctionner la boutique. S’il décède tout continuera comme avant, quant à sa signature un tampon suffira.

    • jjbadeigtsorangefr 23/12/2021 / 23h16

      Les serviteurs zélés du capitalisme sont toujours grassement payés par les impôts de ceux qu’ils vont contribuer à appauvrir.
      On peut comprendre le mépris qu’ils affichent à l’égard de leurs victimes qui les adulent et les portent au pouvoir.

  2. Danielle ROLLAT 24/12/2021 / 22h08

    C’est beau les sacrifices pour les autres…
    Allons nous être encore assez c… pour laisser perdurer tous ces scandales et casser 75 ans de progrès social…

    • Libres jugements 25/12/2021 / 12h53

      Bonjour Danielle,
      En ce jour de 25 décembre où certains s’ingénient à honorer depuis des siècles et des siècles, un syndicaliste ne bâtard, d’une femme infidèle, d’un père cocu jusqu’aux yeux, dans un réduit de Bethléem, certaines ou certains pourraient croire que tout est arrivé, que tout est possible.

      Certes avec ce trait technique réaliste, je vais bien évidemment, (mais que m’importe), me faire beaucoup d’ennemis, surtout des coincés ces intégristes catholiques, (oui je préfère respecter la religion protestante).

      Athée je suis et le resterais tant qu’on voudra me faire croire a la pureté de « la Sainte Vierge Marie » et de son copain le « Saint Esprit » enfanteur… ainsi soit-il.

      Je ne cesserais jusqu’à ma mort de ne jamais comprendre, comment ces femmes si pieuses, si croyantes peuvent approuver l’éducation catholique, accepter, idolâtrer la pureté de la viergd Marie; pour moi ça dépasse l’entendement.

      Passez-passons ce courroux; Voyons la réalité !

      À ta question Danielle : «allons-nous laisser perdurer ces scandales en laissant casser 75 ans de progrès social» ?

      Devant la pétaudière de la gauche (divisées certes par les volontés successives des différents gouvernements centre-droit, de certains partis politiques, des invectives développées à souhait par les différents support médiatique), me rend à titre personnel pessimiste (même s’il me reste quelques lueurs d’espoir de retournement de situation de dernières heures) en ce qui concerne les futures élections présidentielles comme législatives, pour voir changer les choses, voire améliorer le quotidien de tous les Français.

      Réinstaurer les services publics à tous les échelons de la société, santé, éducation, fiscalité, justice et tous les services régaliens…

      Utopie Tout cela… Il y en a bien qui croit en Jésus-Christ… alors que ce personnage s ‘il a vraiment existé, n’est pas né (selon les derniers écrits retrouvées) le 24/25 et encore moins en décembre.

      Comme quoi on célèbre n’importe quoi et ainsi en profite pour faire croire n’importe quoi.

      Alors il y a de l’espoir pour un changement de société… peut-êtres un jour.

      Très amicalement
      Michel

      • Danielle ROLLAT 26/12/2021 / 0h18

        Bonsoir Michel, merci, l’espoir fait vivre et dynamise en effet, mais ce serait sympa de gagner enfin.. pour nous certes, pour nos enfants surtout et pour ceux qui n’ont rien ailleurs..

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