… pas si rassurant pour la santé de chacun !
Pour mémoire, et comme l’a déjà raconté « Le Canard » (25/8), ladite loi, votée en 2013, visait à faire perdre aux industriels l’habitude d’ajouter plus de sucre dans les boissons et aliments vendus dans les départements ultra-marins que dans ceux commercialisés en métropole.
Une surdose sucrée qui explique les taux de diabète et d’obésité nettement plus élevés. Le rapport demandé par les parlementaires dix-huit mois plus tôt au ministre de l’Économie conclut que tout va bien sans qu’aucune analyse de produit ait été réalisée.
Les enquêteurs se sont contentés d’aller relever les étiquettes en magasins, et pas dans tous les rayons — ils n’ont regardé que les sodas et jus de fruits.
Rien sur les céréales, yaourts, desserts lactés, biscuits et viennoiseries, autant d’aliments identifiés par l’agence régionale de santé comme « susceptibles d’avoir une haute teneur en sucre ». Fruit confit sur le gâteau, les conclusions ultra-rassurantes de la DGCCRF sont contredites par celles de la Direction générale des outre-mer, la DGOM, gui, un an plus tôt, écrivait noir sur blanc : « L’application de la loi n’apparaît pas effective. »
Il Faut dire que son étude à elle portait sur tous les aliments, et pas seulement sur les boissons…
La DGOM pointait notamment les « difficultés de contrôle », en expliquant qu’il est impossible, sans analyse, de « connaître la quantité de sucres ajoutés incorporée dans chaque produit ».
La seule obligation étant d’indiquer sur l’étiquette la teneur en sucre globale.
Les auteurs du document regrettaient aussi qu’aucune sanction ne soit prévue en cas de non-respect de la loi. Et d’insister sur l’impuissance des pouvoirs publics : « II est compliqué de « faire pression » sur les industriels locaux afin qu’ils améliorent leurs produits ».
Pas convaincu par les explications de la cheffe de la DGCCRF, le président de la délégation aux outre-mer a récrit à Bruno Le Maire pour lui demander que la teneur en sucres ajoutés figure sur l’étiquette. Et, surtout, de prévoir des sanctions pour que la « Loi Lurel » soit enfin appliquée.
Il ne manquerait plus que Bercy sucre la requête…
Article non signé – lu dans le Canard Enchainé – 15/12/2021
En France le pouvoir des industriels est indutiblement plus puissant que celui des gouvernements.
Bonjour. Votre commentaire, est incompréhensible : comme si l’Etat, en plus d’être le plus grand voleur et pour son propre compte, n’était pas… lui-même au service des industriels ! Et l’actuel régime, si détestable soit-il, n’a fait à cet égard que continuer et aggraver la politique de ses prédécesseurs