En quatre ans, Macron aurait fait épargner 40 milliards de taxes « écolos » aux automobilistes…
Pour éviter la réapparition des gilets jaunes, en pleine année présidentielle (tout mais pas ça !), Macron multiplie les cadeaux aux automobilistes. Quitte à faire le grand écart avec ses engagements sur la transition énergétique et le désendettement de l’État.
Bref retour en arrière… Chaque litre d’essence et de gazole est assujetti à deux taxes : d’abord, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), d’un montant fixe d’environ 67 centimes par litre d’essence, et 59 centimes pour le gazole ; ensuite, la TVA à 20 %, qui s’applique non seulement sur le prix du pétrole, mais aussi (c’est un comble) sur la TIPCE. Une taxe sur la taxe : et pourquoi pas une CSG sur la TVA, aussi ?
Le dernier budget voté avant le départ de Hollande prévoyait, pour lutter contre le réchauffement climatique, une explosion de la TIPCE : 40 milliards de plus entre 2018 et 2022 !
Les manifs de gilets jaunes convaincront vite Macron de geler cette énorme augmentation jusqu’en 2022, année de la présidentielle. Mieux : les taxes perçues par l’Etat diminuent.
Pour le gazole, par exemple, et grâce à la baisse du prix du baril, le total TICPE + TVA est passé de 84 centimes par litre en 2018 à 82 centimes en 2020.
L’année dernière, la Convention citoyenne pour le climat (dont Macron s’était engagé à suivre les préconisations) demande de reprendre la lutte contre le CO2 en augmentant la TICPE de 15 centimes en moyenne. Prévoyant que la mesure va faire un tabac sur les ronds-points, le Président s’empresse de la mettre à la poubelle (verte).
Castex et taxes
Période bénie que ce printemps 2020, où le coût du baril de brut plafonne à 16 dollars (contre 85 aujourd’hui) et, temporairement, devient même négatif ! Comme toutes les cuves des entrepôts sont pleines, les pétroliers (qui ne tiennent pas à régler la location de bateaux inutiles) paient ceux qui acceptent de les débarrasser de leur cargaison. Ça ne va pas durer : la reprise aidant, le cours commence à remonter, et de plus en plus vite.
En octobre, le gazole retrouve son niveau d’octobre 2018, quand le mouvement des gilets jaunes a démarré : 1,53 euro !
Pour tout arranger, des calculs commencent à fleurir sur les réseaux sociaux, montrant que la hausse du brut, dont le prix a été multiplié par plus de cinq en dix-huit mois, enrichit l’Etat. Certes, la TIPCE diminue un peu, étant indexée sur le nombre de litres vendus, légèrement en baisse. Mais, dans le même temps, le produit de la TVA, qui représente 20 % du prix, explose. Selon Castex, les recettes fiscales vont augmenter d’un petit milliard en 2021.
Dangereux de laisser penser que l’Etat s’enrichit alors que les automobilistes sont sévèrement ponctionnés.
Pas question pour autant de baisser les taxes : comment l’électeur-conducteur saurait-il, à la pompe, si une baisse de quelques centimes est due à une diminution du brut ou à la générosité gouvernementale ?
Le chèque de 100 euros versé à 40 millions de Français prend davantage la lumière.
Quatre milliards — prélevés sur la « cagnotte » qui devait servir à désendetter l’Etat arriveront sur les bulletins de paie entre décembre et février.
Un peu d’huile dans le moteur de la campagne électorale…
Hervé Martin. Le Canard enchaîné. 27/10/2021
Il faut arrêter d’affirmer « que l’état fait des cadeaux aux automobilistes ».
Les frontaliers vont TOUS faire le plein à l’étranger.
C’est donc bien que l’État français est plus gourmand que les autres.
L’écologie par les taxes, c’est une écologie qui veut réserver la voitures aux riches, et lorsque EELV se dit à gauche ça fait bien rire. EELV prône en réalité la décroissance,
Exemple : pour Bolloré passer de 20 à 10 milliards, c’est triste, mais avec 10 milliards, il vivra bien.
Pour celui qui gagne 2 000 € passer à 1 000, ce sera très dur…. quant au smicard…
Bonjour Bernard,
L’article parle bien uniquement de l’accumulation des taxes sur les taxes et non de quelques cadeaux faits aux automobilistes. La différence entre les prix à la pompe du carburant dans les pays étrangers provient uniquement du/des taux différents de taxe. Ceci est particulièrement observable en France sur le gazole utilisable (entre autres) par le monde agricole ou destiné au chauffage.
Par contre, Bernard ce que tu ne soulignes pas, pas plus que l’article d’ailleurs, c’est le lobby exercé par les pétroliers pour conserver le carburant énergie première pour faire fonctionner les moteurs de véhicules, camions, cars, etc.
Commence à poindre le biocarburant et s’envisage d’autres énergies moins polluantes.
L’écologie est une manière de vivre la planète ; si je ne suis pas d’accord avec les partis « vert » sur la façon dont îls envisagent « la socialisation » de demain, force est de constater qu’il y a de nombreux progrès à faire dans le domaine de protection de la planète.
En toute cordialité
Michel
Une aumône ne fait pas de mal à ceux qui la reçoivent.
… Merci mon père, le bon vous le rendra…
100 euros, un coup d’épée dans l’eau… facteur d’inégalité, en plus, entre une salariée élevant seule ses gamins avec 1 800 € par exemple, et un salarié célibataire, sans charge de famille gagnant la même somme… signe de précipitation…
Cette aumône ne remplira pas le panier de la ménagère, du chômeur, de l’étudiant et du retraité chaque mois et les Restos du cœur, le Secours Populaire, le Secours Catholique et autres associations caritatives tenteront toujours et encore, d’aider les plus démunis, comme les Municipalités dites de progrès, qui ne virent pas de la cantine, les mômes des parents défaillants…